Aux États-Unis, les organisations catholiques s’inquiètent d’une baisse des dons

Les organisations catholiques américaines craignent une baisse des dons à la suite des scandales sexuels qui secouent l’Église

Les conséquences des affaires d’abus sexuels risquent de se faire sentir aux États-Unis. Craignant une baisse des dons, plusieurs organisation catholiques américaines ont multiplié les efforts afin de rétablir la confiance, selon le site d’information Crux, qui note que certains donateurs redoutent que leur argent soit utilisé pour payer des procédures judiciaires.

« Quiconque travaille dans une organisation catholique subit les conséquences de cette crise », a déclaré à Crux Donna Markham, présidente de Catholic Charities USA, cinquième plus importante organisation caritative des États-Unis  : « On ne pourra voir l’impact sur les dons qu’après les fêtes, mais plusieurs de nos importants donateurs nous ont fait savoir qu’ils n’enverraient plus d’argent tant que les évêques n’auront pas nettoyé les écuries. »

Selon Scott Rembold, vice-président de l’Université catholique d’Amérique, une vingtaine de donateurs de l’institution se seraient également mis en retrait, choqués par la publication d’un rapport paru en juin sur les abus sexuels commis par des prêtres dans l’État de Pennsylvanie.

Si la plupart des organisations catholiques interrogées par Crux affirme qu’il est trop tôt pour constater les retombées des affaires d’abus sexuels, la situation a poussé l’université à suspendre la construction d’une nouvelle résidence sur son campus.

Refus de payer les frais judiciaires

« Nous sommes en pleine tempête », note Michael J. L. LaCivita, directeur de la communication de la Catholic Near East Welfare Association. D’après lui, les abus sexuels viendraient compliquer une situation financière déjà obscurcie par une nouvelle loi sur les dons en 2017. Il ajoute que plusieurs donateurs lui ont fait savoir leur inquiétude de voir leur argent être employé pour payer les frais judiciaires de l’Église plutôt qu’à des fins caritatives.

« Cela est absolument hors de question », a tenu à préciser Donna Markham, qui a adressé une lettre le 31 octobre à tous les donateurs afin de les rassurer sur cette question, et exprimer sa crainte que les retombées du scandale n’affectent les plus démunis.

Des associations de donateurs ont offert l’expertise de leurs membres en matière de finances et de relations publiques à des diocèses afin de les aider à traverser cette crise. Cette mobilisation leur a donné l’occasion de souligner leur exigence de vérité et de sérieux de la part de l’Église dans la gestion des affaires d’abus sexuels. « Nos membres ne veulent pas que leur argent soit employé afin de perpétuer des pratiques qui autorisent des abus », a affirmé Alexia Kelly, la présidente de Fadica, une associations de bienfaiteurs catholiques, lors d’une interview à Crux.

 

La Croix

Fatima Achouri

Sociologue spécialiste de l’islam contemporain.

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