Les signes religieux « ostensibles » interdits aux députés à l’Assemblée nationale

« Il est désormais précisé que, dans l’hémicycle, l’expression est exclusivement orale », a fait savoir François de Rugy, président de l’Assemblée nationale, mercredi 24 janvier, après l’adoption par le bureau d’une proposition d’instruction générale encadrant les tenues vestimentaires des députés.

Un nouveau devoir de neutralité vestimentaire comprenant l’interdiction des signes religieux est ainsi imposé à des élus, ce qui n’était pas le cas jusqu’ici en France.

Si la cravate n’est désormais plus obligatoire, « la tenue vestimentaire adoptée par les députés dans l’hémicycle doit rester neutre et s’apparenter à une tenue de ville », est-il aujourd’hui signifié. « Elle ne saurait être le prétexte à la manifestation de l’expression d’une quelconque opinion : est ainsi notamment prohibé le port de tout signe religieux ostensible, d’un uniforme, d’emblèmes, logos ou messages commerciaux ou de slogans de nature politique. »

« L’expression est exclusivement orale », précise-t-on, interdisant de fait aux députés de brandir des pancartes ou des vêtements imprimés de messages.

Cette décision a été prise, indique la présidence, après une polémique suscitée en décembre 2017 par la venue dans l’hémicycle de François Ruffin en… maillot de foot. Le député de la France Insoumise voulait alors défendre une proposition de loi visant à mieux financer le sport amateur. Il avait écopé pour cela d’une sanction financière à hauteur du quart de son indemnité parlementaire pendant un mois (près de 1 400 €).

La mesure a été adoptée par la majorité des 22 membres du bureau, à l’exception de la députée LFI Clémentine Autain.

 

Saphirnews

Fatima Achouri

Sociologue spécialiste de l’islam contemporain.

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