Les universités catholiques s’engagent pour l’Europe

Vendredi 3 mai, plusieurs recteurs d’universités catholiques européennes se sont réunis dans les locaux de l’Institut catholique de Paris pour rendre publique une déclaration sur l’Europe, signée par 32 recteurs d’universités catholiques européennes.

Trente-deux recteurs d’universités catholiques européennes ont signé, vendredi 3 mai, une déclaration commune pour exprimer, à l’approche des élections européennes, leur attachement au projet européen. « Pleinement conscients de l’identité de cette grande et ancienne réalité qu’est l’Europe et de ce qu’elle représente pour le monde entier, y compris par son inspiration chrétienne, (nous) voulons rappeler la raison d’être d’un horizon européen partagé », déclarent les signataires dans ce texte, dans lequel ils mettent en avant l’Europe comme communauté, mais aussi la démocratie européenne ou encore son « rôle et (sa) responsabilité spécifique dans le monde ».

C’est dans les locaux de l’Institut catholique de Paris que ce texte a été présenté, vendredi 3 mai, en présence de plusieurs recteurs signataires. « Il s’agit de donner une visibilité à notre réseau d’amitiés interuniversitaires et de communiquer notre position politique clairement favorable à l’Europe à l’approche des élections européennes » a déclaré Francesco Bonini, recteur de l’université LUMSA de Rome. « L’idée était de prendre la parole en public, en tant que recteurs des universités catholiques, sur une question qui touche à la liberté et à la communauté, mots-clefs des débuts de l’Europe dans le monde mais aussi de l’université ».

C’est ainsi à l’initiative du recteur de l’Institut Catholique de Paris, Mgr Philippe Bordeyne, que la rencontre entre les différents recteurs et représentants d’universités ayant pu faire le déplacement s’est tenue dans les locaux de l’institut.

Les deux recteurs français et italien avaient conçu l’idée d’une telle déclaration il y a deux mois, et c’est l’événement inattendu de l’incendie de Notre-Dame du 15 avril qui a précipité la décision de la rencontre, « compte tenu du lien historique entre le développement des universités et des cathédrales dans l’Europe médiévale », a précisé le recteur de l’institut. « Nous étions alors préoccupés des divergences entre nos gouvernements respectifs, mais lorsque nous avons vu que nos présidents Emmanuel Macron et Sergio Mattarella allaient célébrer ensemble le 500e anniversaire de la mort de Leonard de Vinci, nous avons pensé que c’était une bonne idée de publier la déclaration le lendemain. Il a alors fallu rapidement mobiliser les signataires de plusieurs universités d’Europe », a-t-il ajouté.

L’occasion d’un échange avec les étudiants

Le but était aussi d’ouvrir le dialogue avec des étudiants de l’institut, invités à cette occasion. « Les étudiants et recteurs n’ont pas l’habitude de se voir pour discuter et une telle situation serait quasiment impossible dans une université publique », a précisé Mgr Bordeyne.

Giovanni Marseguerra, professeur à l’Université du Sacré-Cœur de Milan a souligné l’importance « de concerner les jeunes afin de pouvoir penser l’Europe comme une famille à la fois internationale et intergénérationnelle ». Il ajoute que « pour construire une Europe humaniste, il faut avoir la capacité d’intégrer différentes cultures, de promouvoir le dialogue mais aussi de générer des opportunités concrètes pour les jeunes afin qu’ils puissent collaborer à ce projet ». Parmi les étudiants de l’ICP présents, Vincent abonde : « l’Europe ne doit pas uniquement se bâtir sur un idéal de paix mais sur un véritable idéal humaniste d’échanges entre les cultures ».

La vocation particulière des universités catholiques

C’est bien cet idéal que les universités catholiques veulent promouvoir. « Que des étudiants bien formés puissent bénéficier d’un socle spirituel leur permettant d’avoir des convictions et un positionnement fort dans la société vis-à-vis du bien commun, point qui nous est particulièrement cher et dont l’idée d’Europe est une belle expression, voilà ce qui constitue probablement la plus-value de nos universités » a déclaré Loïc Roche, responsable de la communication et de la stratégie à la Fédération Internationale des Universités Catholiques et présent à la rencontre.

« L’université doit être un lieu où se créent des connexions vertueuses entre les Europes, celle des idées, celle du papier administratif et celle de la vie quotidienne, ajoute le recteur romain Francesco Bonini afin d’avoir une réelle vision et de ne pas répéter des discours politiquement corrects ».

 

La Croix

Fatima Achouri

Sociologue spécialiste de l’islam contemporain.

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