Une nouvelle baisse du « denier » attendue en 2019 par l’Eglise catholique

L’Eglise catholique s’attend à une nouvelle baisse en 2019 du « denier », sa principale ressource, causée par un « environnement fiscal défavorable » pour les potentiels donateurs mais aussi par d’autres sollicitations après l’incendie de Notre-Dame de Paris, a annoncé mardi l’épiscopat.

Le « denier de l’Eglise » représente 40% des 631 millions d’euros de ressources recueillies en 2018 devant les quêtes, legs ou contributions versées lors des baptêmes, mariages ou funérailles, selon la Conférence des évêques de France (CEF). Il sert à rémunérer les 14.400 prêtres et 12.000 salariés laïcs (environ 5.600 équivalents temps plein).

En 2018, le produit de la collecte du denier a baissé de 2,4% et pour les neuf premiers mois de 2019, « on a le même genre de tendance », a déclaré Ambroise Laurent, secrétaire général adjoint de la CEF en charge des finances, lors d’une conférence de presse, sans donner de chiffre précis.

En 2018, un peu plus d’un million de donateurs ont contribué au denier, soit 30% de moins qu’en 2008, avec un montant moyen de don qui a fortement augmenté depuis 10 ans, de 243 euros. L’année dernière, 248 millions d’euros ont été recueillis (hors legs).

Trois phénomènes expliquent le recul de 2019, selon la CEF: d’abord un « environnement fiscal et social défavorable », avec le recul des dons ISF – à cause de la suppression de cet impôt -, le prélèvement à la source et la hausse de la CSG qui provoquent, comme en 2018, une « perte de repères » chez les potentiels donateurs.

Autre facteur: « les catholiques ont été hyper sollicités par (…) la collecte pour reconstruire la cathédrale » Notre-Dame de Paris, après l’incendie du 15 avril, a affirmé M. Laurent.

Enfin, l’annonce par l’épiscopat en novembre de la future mise en place en 2020 d’un dispositif forfaitaire de reconnaissance de la souffrance des victimes d’actes pédocriminels au sein de l’Eglise, supporté par un fonds de dotation abondé par la générosité du public, a ajouté « perplexité » et « confusion » chez les catholiques, selon M. Laurent.

Une fois créé, ce fonds sera « ouvert pour donner à ceux qui le veulent la possibilité de donner » mais « il n’y aura pas d’appels au grand public », selon la CEF. Cela se fera « sous formes d’actions locales au plus près des paroisses ».

La CEF met en place à partir du 17 et jusqu’au 31 décembre une campagne de communication (spots, visuels, campagne digitale, plateforme unique et directe…).

Selon elle, 45% du denier est collecté au dernier trimestre de l’année, et particulièrement en décembre.

 

Notre temps

 

 

Fatima Achouri

Sociologue spécialiste de l’islam contemporain.

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