Absentéisme pendant l’Aïd : face aux soupçons de fichage, l’inquiétude des fédérations musulmanes

Professeur, Étudiants, Ecoliers, ÉlèvesAlors que la polémique autour d’une demande d’évaluation du taux d’absentéisme des élèves le jour de l’Aïd el-Fitr, la Grande Mosquée de Paris s’est dite, mardi 23 mai, « préoccupée » sur les circonstances qui ont conduit plusieurs chefs d’établissements scolaires à recevoir une telle demande de la police.

Bien que le ministère de l’Intérieur ait démenti tout fichage des élèves, « ces faits préoccupants amènent la Grande Mosquée de Paris à demander instamment aux pouvoirs publics les éclaircissements les plus complets sur cette situation anormale, d’autant que les réponses apportées par Madame la secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté paraissent insuffisantes », déclare le recteur Chems-Eddine Hafiz dans un communiqué.

« Cette demande d’évaluation porte atteinte à la liberté religieuse et jette encore une fois l’opprobre sur les musulmans de France », estime la Grande Mosquée de Paris, qui appelle les pouvoirs publics « à la plus grande vigilance sur le respect de la laïcité, dans toutes ses dimensions, et au discernement le plus clair entre les pratiques religieuses musulmanes et les comportements extrémistes ».

Des sanctions appelées à être prises

Dès samedi 20 mai, l’Union des mosquées de France (UMF) avait réagi sur cette affaire qui suscite « l’inquiétude et l’incompréhension ». La fédération dirigée par Mohammed Moussaoui a appelé les pouvoirs publics à diligenter « une enquête en bonne et due forme (…) dans les plus brefs délais ».

Des « sanctions qui s’imposent doivent être prises et rendues publiques » et « les familles doivent être dûment informées et rassurées du devenir des informations données par certains chefs d’établissements ayant, malheureusement, répondu à la sollicitation des policiers », a-t-elle déclaré.

« Les parents d’élèves doivent justifier l’absence de leurs enfants quel qu’en soit le motif. Dès lors, il est urgent de rappeler aux chefs d’établissements que les informations recueillies auprès des parents d’élèves n’ont d’autre finalité que de s’assurer du bon déroulement de la scolarité des enfants, rappelle l’UMF. Elles ne peuvent en aucun cas être transmises à des personnes tierces hors du cadre prévu par la loi. »

Saphirnews

Deux astronautes saoudiens, un homme et une femme, décollent vers l’ISS

Rayana Barnawi et Ali Al-Qarni ont décollé à bord d’une fusée Falcon 9 de SpaceX depuis le centre spatial Kennedy, en Floride. Ils sont accompagnés de deux autres membres d’équipage.

Fusée, Espace, Astronaute, DessinUne mission privée organisée par l’entreprise Axiom Space a décollé dimanche vers la Station spatiale internationale (ISS), avec à bord les deux premiers Saoudiens à se rendre dans ce laboratoire volant, dont une femme.

Rayana Barnawi et Ali Al-Qarni ont décollé à bord d’une fusée Falcon 9 de SpaceX à 17H37 heure locale (23H37 en France) depuis le centre spatial Kennedy, en Floride. Ils sont accompagnés de deux autres membres d’équipage. Peggy Whitson, une ancienne astronaute de la Nasa qui s’est déjà rendue trois fois dans l’ISS, commande la mission. L’entrepreneur américain John Shoffner fait office de pilote. Ils passeront environ 10 jours à bord de la station spatiale internationale (ISS), où ils doivent arriver vers 13H30 GMT (15h30, heure française) lundi.

«Être la première femme saoudienne astronaute, et représenter la région, est un grand plaisir et un honneur que je suis très heureuse d’avoir», a déclaré cette semaine lors d’une conférence de presse Rayana Barnawi, scientifique de formation. Elle a confié se réjouir à l’idée de parler à des enfants depuis l’ISS: «pouvoir voir leur visage lorsqu’ils verront des astronautes de leur propre région pour la première fois est très enthousiasmant», a-t-elle dit.

Dans la vie de tous les jours, Ali Al-Qarni est, lui, pilote de chasse. «J’ai toujours eu une passion pour explorer l’inconnu, et admirer le ciel et les étoiles», a-t-il expliqué. «Donc c’est une merveilleuse opportunité pour moi de poursuivre cette passion, et cette fois de voler parmi les étoiles.»

Le riche Etat pétrolier a déjà envoyé l’un de ses ressortissants dans l’espace par le passé. En 1985, le prince saoudien Sultan ben Salmane avait participé à une mission américaine. Mais ce nouveau voyage spatial s’inscrit dans la stratégie du royaume ultra-conservateur pour améliorer l’image du pays, où les femmes n’avaient encore pas le droit de conduire il y a seulement quelques années. L’Arabie saoudite a créé en 2018 l’Autorité spatiale saoudienne et lancé l’année dernière un programme destiné à envoyer des astronautes dans l’espace.

Le Figaro/AFP

Des vols Arabie saoudite-Israël pourraient être mis en place le mois prochain

 

Les musulmans d’Israël et des territoires palestiniens se rendent actuellement à La Mecque en passant par des pays tiers

Israël, Drapeau, Drapeau National

Un Arabie Saoudite, Drapeau responsable israélien a déclaré dimanche que des discussions étroites étaient menées sous médiation américaine entre Israël et l’Arabie saoudite, afin de mettre en place des vols directs pour les musulmans d’Israël vers Djeddah en Arabie saoudite.

Le responsable, sous couvert d’anonymat, a estimé qu’il y avaient 60% de chance que les vols soient mis en place dès le mois prochain. À ce jour, les Arabes israéliens voyagent à La Mecque en passant par la Jordanie. Cette décision, si elle est adoptée, ne sera valable que pour les musulmans qui résident en Israël et souhaitent participer au pèlerinage à La Mecque.

L’Arabie saoudite était intéressée à permettre aux Palestiniens de profiter des fruits de l’accord, mais il s’agit bien sûr d’une question plus complexe qui nécessite, entre autres, les approbations du Shin Bet. Selon les estimations, environ 4 500 musulmans devraient partir pour La Mecque – déjà à la fin du mois prochain avec le début du Hajj. Cette décision pourrait être le premier signe de rapprochement en vue d’une normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite.

Début mars, des responsables israéliens ont émis la possibilité de permettre aux Palestiniens d’aller en Arabie Saoudite pour le Hajj (pèlerinage). L’année dernière, Yaïr Lapid, alors Premier ministre, avait affirmé avoir obtenu l’accord de l’Arabie saoudite pour les premiers vols directs pour le Hajj depuis Israël, dont environ 18 % de la population est musulmane, mais Riyad n’avait pas confirmé l’ information.

Interrogé sur de possibles vols directs pour le pèlerinage dans la ville sainte saoudienne de La Mecque, le ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen, avait confirmé début mai qu’une demande avait été soumise: « Cette question est en cours de discussion. Je ne peux pas vous dire s’il y a des progrès, mais je suis optimiste quant à la possibilité de faire progresser la paix avec l’Arabie saoudite », avait-il déclaré lors d’une interview accordée à la radio de l’armée.

i24News

Hajj 2023 : la plateforme Nusuk ouverte à 55 nouveaux pays

Kaaba, Mecque, Islam, Hajj, Boîte, Kaaba La plateforme en ligne de réservation du hajj Nusuk était ouverte jusque-là à 12 pays dont la France.

Depuis samedi 20 mai, les candidats au pèlerinage de 55 autres pays de la zone Europe, Amériques et Australie peuvent réserver leur voyage : 29 pays des Amériques, hors Etats-Unis et Canada pour qui Nusuk était ouverte depuis le 4 mai ; 20 pays d’Europe ; trois pays d’Afrique (Bostwana, Lesotho et Swaziland), ainsi que l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les Fidji.

Pour ces pays qui abritent des petites minorités musulmanes, « la deuxième phase de réservation est maintenant disponible », annonce Nusuk. Au total, celle-ci gère les réservations à travers 67 pays, soit neuf de plus par rapport à la plateforme Motawif en 2022.

 

Saphirnews

Laïcité et Ramadan : Pap Ndiaye accusé de propos discriminants par la Grande Mosquée de Paris

 

Tableau, Tableau Noir, Craie, Conseil« Je tiens à vous faire part de ma plus grande incompréhension à la suite des propos que vous avez tenus sur le plateau de l’émission « Dimanche en politique », diffusée sur France 3 le 7 mai 2023. » Ainsi commence une lettre que Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris, a envoyé mardi 9 mai au ministre de l’Éducation nationale. Dans ce document dévoilé par la GMP mercredi 10 mai, il confronte Pap Ndiaye à ses propos.

Évoquant les statistiques sur les signalements pour atteintes à la laïcité dans les établissements scolaires, le ministre a indiqué que 507 atteintes à la laïcité avaient été recensées en mars, contre 282 en février, en ajoutant que le ministère enregistre « une remontée chaque année, au moment du Ramadan ».Notons que les dates du mois du jeûne change d’une année sur l’autre et qu’il a eu lieu principalement au mois d’avril cette année. Des atteintes à la laïcité en hausse en mars, vraiment la faute au Ramadan ?

« Je m’enquière, par la présente, de l’analyse sérieuse qui vous aurait mené à cette observation très catégorique. Je m’inquiète surtout de la portée, auprès de nos concitoyens, d’une telle affirmation dont le caractère discriminant fait peu de doute », indique le recteur, en s’interrogeant sur le sérieux de certaines des remontées statistiques sur le respect de la laïcité dans les établissements scolaires. Depuis la mise en place en 2018 d’un dispositif de suivi des atteintes portées au principe de laïcité, celui-ci a déjà fait l’objet de nombreuses critiques sur « la pression du chiffre », « l’importance » qui lui est donnée ou le « sens » qui est attaché à la compilation de choses aussi différentes que le « port de signes ou tenues manifestant une appartenance religieuse », la « contestation d’un enseignement », le « refus d’activité scolaire » ou encore la « suspicion de prosélytisme ».

A peine nommé au ministère, Pap Ndiaye avait défendu l’idée d’une collecte d’informations « pour avoir une vision bien synthétique de cette situation et pouvoir la caractériser calmement », comme le rapportait Le Monde en juin 2022. Or caractériser la situation semble difficile aux yeux même des enseignants qui, le plus souvent, rapportent des cas « épars » ou « isolés » et soulignent que les tenues « brouillent les pistes du cultuel et du culturel ». Quand il ne s’agit pas tout simplement d’élèves « dans l’opposition ».

 

Une autre voix musulmane condamne les propos du ministre

Chems-Eddine Hafiz termine sa lettre à Pap Ndiaye en exprimant son regret de ne pas avoir entendu le ministre de l’Éducation nationale se réjouir des « belles actions de solidarité » dont a fait montre pendant le mois du Ramadan « cette jeunesse qui, bénévolement, s’est engagée aux côtés de la Grande Mosquée de Paris pour offrir chaque soir 3 500 repas, dans plus de 25 villes de notre pays, à toutes celles et tous ceux qui en avaient besoin, de manière totalement indifférenciée. » Et de transmettre au ministre à la fois son « exaspération » et son « entière disposition à échanger avec vous sur la question ».

Musulmans de France (MF) a aussi condamné « fermement » l’affirmation du ministre « qui ne repose sur aucun élément de preuve tangible ». Le mois de Ramadan « ne saurait en aucun cas justifier ou excuser des actes contraires aux valeurs de la République », a-t-il fait savoir, en condamnant « sans réserve toute atteinte à ce principe (de laïcité), qu’elle soit commise par des élèves, des enseignants ou tout autre acteur de l’Education nationale ». « Nous appelons le ministre de l’Éducation nationale à faire preuve de prudence dans ses déclarations publiques afin de ne pas stigmatiser une partie de la population et de ne pas jeter de l’huile sur le feu d’un débat déjà très sensible », plaide l’organisation musulmane.

Saphirnews

Pakistan : un leader religieux musulman accusé de blasphème battu à mort

 

Signer, Signaux D'Interdiction, Un AvisEncore un meurtre sous couvert de blasphème au Pakistan. Un leader religieux musulman a été battu à mort par la foule, samedi 6 mai, après son intervention au cours d’un meeting politique organisé par le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), le parti d’opposition de l’ancien premier ministre Imran Khan. La foule reprochait à Nigar Alam d’avoir proféré « des remarques blasphématoires » lors de la prière qui clôturait l’événement. Ces événements se sont déroulés dans la province ultra-conservatrice de Khyber Pakhtunkhwa, située au nord-ouest du pays, près de la frontière avec l’Afghanistan.

Le responsable religieux local avait été invité à prendre la parole à l’occasion du meeting qui se tenait dans le village de Sawaldher, dans la région de Mardan. Mais les gens « lui ont reproché des remarques blasphématoires qui les ont rendu furieux », selon un responsable officiel qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat à Al Jazeera. Dans un premier temps, les forces de police sur place avaient réussi à mettre Nigar Alam en sécurité dans une échoppe proche du lieu du meeting mais la foule a cassé la porte pour se saisir de lui, l’entraîner dehors, le frapper et lui donner des coups de bâton. Le quadragénaire est mort sur place.

Le comble est que Nigar Alam serait un ardent défenseur des lois anti-blasphème selon des internautes. Des vidéos de ce lynchage, partagées sur les réseaux sociaux, montrent que les forces de police ont vainement tenté d’arrêter cette foule fanatisée. Le corps de Nigar Alam a été transporté à l’hôpital pour analyse et des investigations sont en cours, selon les autorités.

Le blasphème est un sujet hautement sensible au Pakistan, à majorité musulmane, au point où même des accusations d’offense à l’islam sans fondement peuvent conduire des foules au meurtre. En février dernier, une foule en colère est entrée dans une station de police de la ville de Lahore pour sortir une personne accusée de blasphème de sa cellule et la tuer. En décembre 2021, un Sri Lankais qui travaillait comme manager dans une usine pakistanaise, a été battu à mort et immolé par une foule en colère.

Selon le Centre pour la justice sociale, une association indépendante qui milite pour les droits des minorités au Pakistan, plus de 2 000 personnes ont été accusées de blasphème depuis 1987. Au moins 88 d’entre elles ont été tuées par des foules en colère.

 

Saphirnews

Villeneuve-d’Ascq : les dirigeants de la mosquée dans la tourmente judiciaire

Mosquée, Musulman, Islam, SilhouetteQuatre responsables de la mosquée de Villeneuve-d’Ascq et un cinquième homme ont été placés sous contrôle judiciaire depuis mardi 2 mai, à l’issue de leur garde à vue. Ils sont soupçonnés d’abus de confiance, de tentative d’escroquerie et de mauvaise gestion des comptes.

L’affaire est partie d’un signalement de la préfecture du Nord auprès du procureur de la République de Lille en mars 2022. Une demande de subvention à hauteur de 25 000 euros pour sécuriser les abords de la mosquée a été jugée suspecte. Une enquête a donc été ouverte le 16 mars. Elle a debouché sur une première garde à vue en janvier dernier, puis une deuxième cette semaine, plusieurs jours après l’Aïd al-Fitr.

Les enquêteurs se sont notamment penchés sur deux achats immobiliers réalisés ces dernières années par le centre islamique. Des biens d’une valeur de 350 000 € au total, loués pour reverser les bénéfices à l’association, selon Me Alexandre Demeyere-Honoré, avocat du trésorier de la mosquée, qui fait partie des personnes dans le viseur des autorités avec le recteur Mohamed Karrat.

Un autre élément jugé suspect concerne un emprunt de 200 000 euros au lycée privé Averroès de Lille, actuellement en difficulté financière, qui n’est pas remboursé à ce jour. Sur ce point, une enquête a été ouverte pour exercice illégal de la profession de banquier. Pour Me Alexandre Demeyere-Honoré à La Voix du Nord, « c’est une suspension de remboursement en attente de meilleure fortune, et en aucun cas un don déguisé ».

Selon Le Figaro, les cinq mis en cause auraient mis en place un réseau de financement illégal afin de percevoir sans avoir à se justifier des fonds provenant de l’étranger et les dons en liquide récoltés auprès des fidèles de la mosquée.

Les responsables de la mosquée, qui rejettent les accusations à leur encontre, n’ont pas été mis en examen mais n’ont plus le droit de gérer le lieu de culte, en attendant une audience prévue le 5 octobre 2023. Le fond de l’affaire sera, quant à lui, examiné en février 2024.

 

Saphirnews

Ramadan 2023, en direct sur TikTok !

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Après trois ans de tumultes en tout genre qui ont éprouvé autant les corps que les esprits, les musulmans de France ont entamé le 23 mars dernier un mois de jeûne sous tension. En pleine crise économique, avec une inflation inédite sur les produits de consommation courante, nombreux sont ceux qui regarderont à deux fois leur porte-monnaie avant de se lancer dans certains achats. Peut-on espérer que l’adversité économique à laquelle nous faisons face occasionne un recentrage spirituel plus intense, focalisant moins sur les modes alimentaires qui fleurissent à l’approche du Ramadan ? Rien n’est moins sûr. Il suffit, pour s’en convaincre, de constater le déploiement massif de produits halal « spécial Ramadan » sur les étals des supermarchés, un foisonnement inversement proportionnel au principe du jeûne – et donc de la restriction – révélateur de l’importance accordée à l’alimentation. Les rayons estampillés « halal » sont pleins et n’attendent plus que les consommateurs labellisés « halal ».

Autre pratique à succès, cette année encore : les tarawih. En effet, l’assiduité à ces prières collectives du soir consacrées à la lecture du Coran, si elles revêtent un caractère socialisateur certain, contrastent paradoxalement avec les motivations des pratiquants. De quel paradoxe parlons-nous ? En premier lieu, celui du paraître et de l’intention première. La conscience communautaire serait ainsi « vivifiée » du fait que le pratiquant vit dans un quartier dit communautaire et qu’il est bien vu de se montrer à la mosquée au milieu de ses coreligionnaires. Paradoxe encore, quand la forme et l’apparence prennent le pas sur l’esprit d’adoration, l’ardeur du sentiment, la sincérité et la spontanéité. Il n’est pas rare, par exemple, qu’au cours des tarawih, l’imam fasse son prêche devant un auditoire distrait, plus préoccupé par le désir de remettre le compteur de ses péchés à zéro et de récolter les hassanat, ou bonnes actions, comme des bons points distribués par un imam. Ce dernier, sur un ton apologétique et moralisateur s’appuie sur un système double de gratifications-sanctions et réduit finalement ce mois béni à une course aux hassanat, dont l’accumulation, bien entendu, assurerait aux fidèles présents l’accès direct au Paradis.

Mais tout ce beau cérémonial est perturbé cette année encore par un adversaire de taille : les réseaux sociaux. La prière collective du soir, surtout au sein des grandes mosquées, est devenue le théâtre d’une cacophonie sans nom. Les bavardages, en particulier côté femmes, les cris d’enfants, les sonneries de portable, mais plus grave encore, les personnes qui se publient dans des stories TikTok ou Snapchat, rompent avec la solennité du moment tout en perturbant le recueillement des croyants. Des femmes voilées importent au sein du lieu de culte les réseaux sociaux, en particulier TikTok, qu’elles utilisent en permanence et au quotidien, et s’affichent sans vergogne et futilement au cœur de la mosquée. Pratique étonnante pour une catégorie d’individus qui vante en permanence les mérites de la pudeur à travers le voile. Une pollution sonore et visuelle pour les autres participants qui résume un tant soit peu l’état de délabrement dans lequel se trouve la communauté musulmane, en raison notamment de l’usage intempestif du smartphone. Ajoutons également que, pour de nombreuses personnes, se rendre à la mosquée le soir est avant tout motivé par le fait de se retrouver entre copains autour d’un repas offert, mais aussi de faire la rencontre de ce qu’elles appellent un ou une « halal », c’est-à-dire un homme ou une femme, en vue de nouer une relation amoureuse. Nous voyons ici que la motivation religieuse est cantonnée au second plan, la prière du soir étant assimilée davantage à un moment de festivité qu’à un temps de pratique spirituelle.

Cette réalité, symptomatique de la sécularisation d’un côté et d’une logique marchande de l’autre, a fini par appauvrir la pratique, notamment du jeûne, en la réduisant à sa simple dimension de privations, et qui n’empêche pas le néomusulman, ou musulman du XXIe siècle, asservi au matérialisme et esclave de ses instincts primaires, de se représenter malgré tout en « bon » musulman durant le Ramadan. Très peu de voix au sein de la communauté musulmane, ici ou ailleurs, s’élèvent pour dénoncer l’hypocrisie ambiante autour du mois de jeûne, qui révèle que nombre de croyants se considèrent comme la meilleure des communautés parmi les gens du Livre mais en oublient de respecter la sacralité d’un lieu de culte et s’autorisent des comportements déviants la journée et après la rupture du jeûne. Les musulmans expérimentent une crise de la cohérence, voire même une crise du langage où la schizophrénie est prégnante. Des individus malades de leur incohérence et de leur fausse soumission à Dieu avec, d’un côté, des personnes qui veulent conserver toutes les traditions et les coutumes ancestrales, enracinées dans l’islam des origines et, de l’autre, celles qui choisissent de vivre selon les valeurs occidentales, prétendant abandonner les valeurs de l’islam tout en étant imprégnées de relents d’une tradition biaisée. Et dans ce fossé, un syncrétisme mêlant tradition et modernité d’une masse protéiforme de musulmans qui ignorent les principes de l’islam mais qui croient les appliquer. Fait aggravant, celui d’une jeunesse dont l’initiation ne se passe plus que sur Internet, espace de toutes les perditions, qui constitue en soi une contre-initiation. Sur Internet, le musulman se retrouve en effet dans un cybermonde où la parole de Dieu est libérée en dehors des structures classiques. C’est le lieu de l’autodidactisme, qui représente un danger, surtout pour les jeunes et les plus vulnérables, des individus rivés en permanence sur leur portable qui butinent et consomment des informations tous azimuts et qui, dans le pire des cas, n’ont jamais ouvert un Coran.  Nous le voyons au quotidien à travers la sémantique, les comportements névrosés éloignés de Dieu et sans aucun discernement, qui prouvent que l’œuvre du Diable a fait son chemin.

 

Saint-Augustin divisait le genre humain en deux ordres, l’un constitué de ceux qui vivent selon l’homme, et l’autre de ceux qui vivent selon Dieu. Le premier ordre semble dominer au sein de la communauté musulmane, où chacun accepte de vivre au sein d’une société qui ne cesse d’attenter à la dignité de l’homme. Où la compassion pour l’autre qui souffre, proche ou lointain, est occultée par une majorité de croyants. L’islam est pourtant fortement inspiré de l’idée de liberté, où la responsabilité de l’homme et la justice de Dieu présupposent le libre arbitre et invite chaque musulman au bel agir. C’est dans ce creux que se bâtissent les tragédies que nous connaissons aujourd’hui, avec un État de plus en plus autoritaire qui lèse les plus fragiles d’entre nous. Il en va de la responsabilité des grandes religions et de leurs représentants, en cette période sombre, de rappeler l’opportunité pour chacun de renouer avec sa spiritualité intérieure. La tâche est certes ardue dans cet entre-deux où le virtuel et le réel s’entrechoquent violemment, mais elle est plus que nécessaire en ces temps chaotiques. La fin de cycle que nous expérimentons devrait être l’opportunité d’un aggiornamento qui nous élèvera vers la Lumière afin de nous extirper des affres terrestres, qui risquent bien de devenir la norme si nous ne réagissons pas.

 

Fatima Achouri

 

En Angleterre, des pauses pour s’adapter au ramadan pendant les matches de foot

Football, Athlète, 3D, Sport, MouvementEn Premier League, mais pas seulement. Durant la période du ramadan, qui débute jeudi 23 mars en France, les joueurs musulmans des championnats de football anglais pourront désormais rompre leur jeûne durant les matchs joués en soirée.

L’information révélée par Sky Sports ce mardi 21 mars indique que la demande provient des organes d’arbitrage qui ont donc demandé de mettre en place une pause durant les rencontres pour permettre aux joueurs de confession musulmane de pouvoir s’alimenter et s’hydrater, à l’aide de boissons, de gels énergétiques ou de suppléments alimentaires qui peuvent être rapidement consommés.

Durant un mois, cette démarche sera donc appliquée dans toutes les ligues anglaises, à partir de mercredi soir et jusqu’au vendredi 21 avril outre-Manche. Les organisateurs des rencontres jouées en soirée ont également été invités à identifier avant le début de la rencontre les joueurs susceptibles de profiter de cette pause pour convenir du meilleur moment.

D’ailleurs un précédent existe, comme le rappelle Sky Sports. En 2021, le match entre Leicester et Crystal Palace avait été interrompu aux alentours de la trentième minute pour permettre à deux joueurs au Français Wesley Fofana et au Sénégalais Cheikhou Kouyate de rompre leur jeûne, une fois le soleil couché. Une pause qui avait alors été prévue avant le début de la rencontre entre les deux clubs et l’arbitre Graham Scott.

Pour ce faire, le gardien de Crystal Palace avait volontairement retardé de quelques secondes son dégagement pour permettre aux deux joueurs de s’éclipser sur le bord de la pelouse pour prendre des gels énergétiques.Les deux hommes avaient d’ailleurs été très reconnaissants envers les différents acteurs de la rencontre. Sur Twitter, Wesley Fofana, depuis transféré à Chelsea et appelé en équipe de France cette semaine, avait déclaré : « C’est ce qui rend le football merveilleux ».

 

Le HuffPost

Depuis la Chine, une nouvelle ère dans les relations entre l’Arabie Saoudite et l’Iran s’ouvre

Carte, Arabie Saoudite, Des PaysL’accord est inattendu. Après des années de brouille, l’Arabie Saoudite et l’Iran ont annoncé, vendredi 10 mars, le rétablissement de leurs relations diplomatiques. Ambassades et représentations diplomatiques doivent rouvrir dans les deux mois, a fait savoir l’agence de presse officielle iranienne (IRNA).

Les représentants des deux puissances régionales, sunnite pour l’un et chiite pour l’autre, étaient réunis en Chine pour des pourparlers. Dans un communiqué conjoint, l’Iran et l’Arabie saoudite ont remercié « la République d’Irak et le Sultanat d’Oman d’avoir accueilli des pourparlers entre les deux parties en 2021 et 2022, ainsi que les dirigeants et le gouvernement de la République populaire de Chine pour avoir accueilli et soutenu les pourparlers menés dans ce pays ».

« Les trois pays (Iran, Arabie saoudite, Chine) déclarent leur ferme volonté de déployer tous les efforts pour renforcer la paix et la sécurité régionales et internationales », fait-on savoir.

Plusieurs pays arabes, de même que les États-Unis et la France ont salué le retablissement des relations entre deux pays,. Elles avaient été rompues en 2016 après l’attaque de missions diplomatiques saoudiennes par des manifestants en Iran en représailles de l’exécution par Riyad d’un célèbre religieux chiite, Nimr Al-Nimr.

« De bonnes relations de voisinage entre l’Iran et l’Arabie saoudite sont essentielles pour la stabilité de la région du Golfe », s’est félicité le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres,. En revanche, Israël accueille mal l’accord, jugé par le chef de l’opposition Yaïr Lapid comme « un échec total et dangereux de la politique étrangère du gouvernement israélien ».

 

Saphirnews