Ce qui se passe à Gaza est de l’ordre de l’indicible. Malgré la visibilité du génocide, partout, la dévastation n’a pu être arrêtée. Les criminels continuent de tuer, de mutiler, d’affamer, de briser la vie d’innocents, dont de nombreux enfants, chaque jour. Malgré notre impuissance, l’information reste importante. Si tel n’est pas le cas, pourquoi la photojournaliste Fatma Hassouna, comme tant d’autres, a été éliminée par l’armée israélienne ? Tous ces martyrs ne sont pas morts en vain. Nous avons le devoir de dénoncer les conditions plus qu’inhumaines infligées aux Gazaouis ces derniers temps, sans faire de chacun de nous, un apologiste du terrorisme. Car, les vrais terroristes sont abrités sous les dorures de leurs palais et bafouent les règles du droit international. Ils foulent même, à l’image d’Ahmed al-Charaa, président autoproclamé de la Syrie, le tapis rouge dans la cour de l’Élysée.

La rue arabe, paraît-il, gronde de plus en plus. Sa colère est saine. Les Arabes manifestent contre leurs dirigeants accusés de ne pas agir, d’être indifférents à la cause palestinienne depuis des mois. Pire, certains parmi eux se rendent complices de génocide, malgré les apparences, en aidant directement ou indirectement Israël. Balzac disait que « l’humanité n’a plus que deux formes, le trompeur et le trompé… ».

La question palestinienne est symptomatique de la révélation d’une forme de vérité qui nous sera fatale. Elle révèle aussi une Oumma imaginaire, sans oublier la duperie des dirigeants musulmans qui dévoient les valeurs islamiques, en cautionnant le châtiment infligé par Israël aux Palestiniens. Avec cette tragédie, les musulmans réalisent amèrement qu’il leur manque cruellement la figure d’un leader, une personnalité charismatique pour reprendre Max Weber, qui saura incarner la résistance face aux forces destructrices du Mal.  

F. Achouri

Sociologue et consultante en développement des ressources humaines.

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