Les communautés juives liées au Consistoire central élisent dimanche, parmi cinq candidats, un nouveau grand rabbin de France, plus d’un an après le scandale qui a provoqué la chute de Gilles Bernheim.
Mis en cause pour avoir plagié divers textes et prétendu à tort être agrégé de philosophie, cet intellectuel reconnu, grand rabbin de France depuis 2009, avait démissionné en avril 2013. Ces accusations avaient suscité une onde de choc dans la première communauté juive d’Europe, forte de 500.000 à 600.000 membres.
L’intérim a été assuré par le grand rabbin de Paris Michel Gugenheim et le directeur de l’école rabbinique Olivier Kaufmann, ce dernier briguant la succession de Gilles Bernheim face à quatre autres prétendants au fauteuil du plus haut représentant du judaïsme religieux français : Laurent Berros, rabbin de Sarcelles (Val-d’Oise), le grand rabbin Haïm Korsia, aumônier général des armées, Alain Senior, rabbin de Créteil et David Shoushana, rabbin de Charenton-le-Pont (Val-de-Marne).
Selon une source proche du Consistoire se risquant à un pronostic, un second tour ? si aucun candidat ne réunit deux tiers des suffrages au premier ? pourrait opposer Laurent Berros, 47 ans, et Haïm Korsia, 51 ans.
« Nous sommes dans une élection sans sortant, le jeu est forcément plus ouvert », avait expliqué il y a quelques jours le président du Consistoire central Joël Mergui, soulignant que les prétendants « sont tous respectueux de ce qu’on appelle la « halakha », la loi juive, et issus de la même école, le Séminaire israélite de France ».
Le grand rabbin de France sera choisi pour un mandat de sept ans par 316 grands électeurs (rabbins et représentants des communautés régionales et locales), membres du Consistoire central convoqué en assemblée générale, à huis clos, au Palais des congrès à Paris. Le vote doit avoir lieu en début d’après-midi.
L’assemblée générale a été ouverte peu après 10H00 par un discours de Joël Mergui qui a exprimé, selon une source proche du Consistoire, sa solidarité envers les trois jeunes Israéliens enlevés récemment, des étudiants d’écoles talmudiques situées dans des implantations de Cisjordanie.
Selon la même source, le président du Consistoire central a également dit son inquiétude face à une décroissance des communautés israélites françaises, soulignant le nombre grandissant de juifs de France faisant l’aliyah (la « montée » vers Israël).
Mis en place en 1808 par Napoléon, le Consistoire central israélite de France rassemble la majorité des synagogues françaises. Il n’est cependant plus reconnu par l’ensemble de la communauté juive, certains lieux de culte se réclamant d’autres courants (libéraux, massortis…) et regrettant que le Consistoire se soit replié sur une ligne orthodoxe stricte.
AFP