Le pape François arrive à Strasbourg à la rencontre des Européens

Le pape François atterrit ce mardi 25 novembre à l’aéroport d’Entzheim, à Strasbourg, pour une courte visite dans la capitale alsacienne.

 

A Strasbourg, le Parlement européen   Il doit d’abord se rendre au Parlement européen, avant de s’exprimer devant le Conseil de l’Europe.

Au total, il devrait passer moins de quatre heures dans la capitale alsacienne mais son programme est chargé et la visite hautement symbolique. Le pape François a accepté l’invitation de Martin Schulz, le président du Parlement européen : il doit arriver mardi 25 novembre matin vers 10 heures à l’aéroport d’Entzheim, aux abords de Strasbourg, où il sera accueilli par Mgr Jean-Pierre Grallet, archevêque de la ville, et se diriger ensuite vers le Parlement européen.

Il prononcera un discours solennel devant les 751 eurodéputés réunis en séance plénière dans l’hémicycle. Discours durant lequel il pourrait interpeller les pays membres sur les valeurs fondatrices de l’Union européenne, mais aussi l’immigration, le chômage…

Il doit quitter ensuite le Parlement pour se diriger vers le bâtiment tout proche du Conseil de l’Europe, où une allocution est également prévue vers 12h30. Son retour à Rome est programmé aux alentours de 14 heures.

Une visite brève donc, et strictement « politique et diplomatique », précise le diocèse de Strasbourg, qui a tout de même organisé une retransmission de l’événement à la cathédrale pour ceux qui souhaiteraient la suivre en direct.

Défiance à l’égard des institutions

Cette visite à Strasbourg intervient dans un contexte général de défiance à l’encontre des institutions européennes. Pourtant, au Parlement européen, les eurodéputés attendent le pape avec grand intérêt. Les uns comptent sur l’évêque de Rome pour évoquer la pauvreté grandissante dans le vieux continent, les autres espèrent l’entendre rappeler l’importance de la famille et des considérations bioéthiques.

Plus rares sont ceux qui s’opposent ouvertement à la visite du pape. C’est le cas du Français Jean-Luc Mélenchon, qui regrette, dans une « lettre ouverte à Monsieur le Pape », publié lundi 24 novembre, la venue de François dans l’hémicycle européen.

Selon les observateurs, les analyses divergent quant à la tonalité et la portée des  deux discours : celui devant le Parlement européen devrait, logiquement, avoir une dimension politique plus forte, quand celui devant le Conseil de l’Europe pourrait porter davantage sur les droits de l’homme, en lien avec la Cour européenne des droits de l’homme rattachée à cette dernière instance et qui a eu l’occasion, ces dernières années, de s’exprimer sur de nombreuses questions sensibles pour les catholiques : liberté religieuse, mais aussi famille, filiation, bioéthique, etc. La question de l’Ukraine pourrait également y être abordée, ce pays et la Russie étant membres du Conseil de l’Europe (et non de l’Union européenne).

L’Europe, « une grand-mère » pour le pape

En quelques mois, le pape a évoqué l’Europe à plusieurs reprises, évoquant parfois le continent comme une « grand-mère », comme devant l’Assemblée plénière des évêques du Conseil des conférences épiscopales d’Europe, début octobre à Rome.

Dernier pape à s’être rendu à Strasbourg devant les institutions européennes,  Jean-Paul II avait effectué ce même déplacement en 1988.

 

La Croix

F. Achouri

Sociologue.

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