F. Achouri Le nouveau programme des cours de religion – essentiellement catholique –, facultatifs mais obligatoirement proposés dans tous les établissements, suscite la colère de l’opposition et des représentants des religions minoritaires.
La nouvelle loi sur l’éducation en Espagne – réformée pour la septième fois depuis le retour de la démocratie, en 1978 –, qui a déjà provoqué de nombreuses mobilisations, fait à nouveau débat. D’après El Diario, c’est cette fois la publication dans le Bulletin officiel du nouveau programme du cursus de religion – essentiellement catholique – (rédigé et adapté à la nouvelle loi par les autorités religieuses) qui pose problème.
Le texte est critiqué par l’opposition et les syndicats d’enseignants pour “son fort dogmatisme”, explique le journal. Dans la vingtaine de pages, on peut par exemple lire que “l’élève reconnaît avec admiration l’origine divine du cosmos et s’applique à bien la comprendre” ou que la religion vient combler “l’incapacité de la personne à obtenir le bonheur par soi-même”. Autre nouveauté depuis la réforme : les notes obtenues dans cette matière sont désormais prises en compte dans la moyenne finale des élèves qui suivent cette discipline.
Même si l’Espagne est un pays non confessionnel, toutes les religions n’y sont pas considérées de la même façon. El Diario explique que les confessions autres que le catholicisme se sentent exclues. Alors que le cursus de religion catholique est obligatoirement proposé dans tous les établissements, les autres religions doivent rassembler les demandes d’au moins dix élèves pour que l’enseignement soit mis en place. Résultat : 90 % des élèves musulmans n’ont pas accès aux cours de religion islamique. Seules quatre régions proposent automatiquement cette matière (l’Andalousie, l’Aragon, les Canaries et le Pays basque, en plus de Ceuta et Melilla), alors que, d’après un rapport publié dans le journal, elle devrait être présente dans onze régions étant donné le nombre de musulmans dans les établissements.
Courrier International
