Vincent Peillon, ancien député européen socialiste et ministre de l’Éducation nationale entre mai 2012 et mars 2014, déclarait en 2010 sur YouTube[1] lors d’une interview à propos de son livre « Une religion pour la République », que la laïcité est la « véritable religion de la République ». Selon V. Peillon, la laïcité représente avant tout la religion de la liberté et de la tolérance, où l’homme se passe de Dieu, où il est à l’origine de tout, où il est au centre de tout, où il est au-dessus de tout, sans aucune contrainte. Plus d’une décennie plus tard, le temps lui donne raison, puisque la laïcité est aujourd’hui la religion de la République qui se permet même de vassaliser les autres religions, jusqu’à en interdire certains symboles, comme les crèches de Noël au sein des édifices publics. Une doxa laïque en permanence réinterprétée qui tolère toutes les religions, à l’exception du catholicisme et plus récemment l’islam, ouvertement combattu au nom d’une lutte contre le radicalisme.
Un État qui renie les principes de neutralité de la Loi de 1905, en affichant une attention toute particulière envers certains symboles religieux jusqu’au plus haut sommet[2]. Récemment, à l’occasion de la fête juive de Hanouka, nous avons vu des groupes de juifs investir l’espace public de ménorahs géantes tout en récitant des bénédictions particulières, et ce, durant huit jours. Illustration là encore, d’une application de la laïcité à géométrie variable de la part de politiques déconnectés de la réalité. Comment, dès lors, ces derniers osent-ils exiger un respect de la laïcité de la part du citoyen alors qu’eux-mêmes ne se l’appliquent pas ? Ces responsables politiques, en raison de leur imposture, suscitent des crispations grandissantes notamment autour d’une « nouvelle » laïcité et, favorisent hic et nunc, les radicalités en tout genre.
[1] https://www.youtube.com/watch?v=AA3dtPLHGWw
[2] Pour la première fois dans l’histoire de la République française, le président Macron, dans un déni de la laïcité, a célébré le 7 décembre 2023 au sein de la salle des fêtes du palais de l’Élysée, la Fête des Lumières juive de Hanouka en présence notamment du grand rabbin de France Haïm Korsia.