F. Achouri Dans un système capitaliste, toute liberté aboutit au même point : l’obligation universelle de jouir et de se donner en jouissance. Il y a quelques années, les objets avaient de la valeur, les gens les estimaient car il était difficile de les remplacer. Leur acquisition parfois pénible impliquait goût et effort. Aujourd’hui, tout se jette, on peut tout remplacer, la publicité nous encourage à nous débarrasser pour remplacer. On croit que tout est presque gratuit derrière son écran par le simple fait d’un « clic ». Cette attitude « consommatrice » s’est étendue à tous les domaines, l’homme moderne ignore comment sont créées la plupart des choses qu’il utilise, il sait seulement s’en servir ou les consommer.
L’hédonisme a pour effet inévitable la perte de la civitas, l’égocentrisme et l’indifférence au bien commun. En valorisant la seule recherche de l’accomplissement de soi, l’ère de la consommation sape les valeurs de courage, de volonté et de travail. Faire participer les individus, les rendre actifs, les rendre à leur statut d’agents de décision, devient un axiome dans une société qui favorise l’apathie.
