La Grande Mosquée de Lyon critiquée pour avoir invité le CRIF à un iftar du Ramadan

Une invitation à un iftar qui ne passe pas. Cette année plus que les autres, la présence d’un représentant du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) à un traditionnel repas de rupture de jeûne organisé le 10 mars à la Grande Mosquée de Lyon a irrité des internautes. En cause, le soutien clair et assumé de l’organisation à Israël, à l’heure où le gouvernement de Benjamin Netanyahou a décidé de mettre brutalement fin à la trêve négociée en janvier. 

Les critiques, aussi fortes que nombreuses sur les réseaux sociaux, ont poussé le Conseil des mosquées du Rhône (CMR) à réagir jeudi 20 mars afin d’exprimer « son plein et entier soutien » à son président Kamel Kabtane, recteur de la Grande Mosquée de Lyon, « injustement attaqué ».

Au cours de cet iftar républicain, « le recteur a, comme il en a toujours eu le courage et la responsabilité, exprimé avec clarté et conviction les préoccupations des musulmans de France. Son message, adressé aux autorités présentes, a été marqué par la force et la dignité, dans l’esprit de dialogue qui caractérise son engagement depuis plusieurs décennies », a indiqué le CMR, qui condamne fermement « les attaques malveillantes dont il fait l’objet, notamment sur les réseaux sociaux, où certains cherchent à semer le doute sur sa sincérité et son engagement ». 

Le recteur a notamment abordé « sans détour plusieurs sujets cruciaux », déclare le CMR, citant « la situation dramatique en Palestine, la montée inquiétante de l’islamophobie en France et la décision préoccupante de l’État de rompre son contrat avec l’établissement scolaire Al-Kindi ». Celui-ci a récemment vu son recours être rejeté par le tribunal administratif de Lyon.

Les accusations selon lesquelles les responsables musulmans entretiendraient « des relations inappropriées » avec le CRIF et la LICRA« au regard des événements tragiques en Palestine » sont « fondées sur des jugements hâtifs » et « omettent une réalité essentielle : la nécessité du dialogue pour faire entendre la voix des musulmans et défendre leurs droits », estime le CMR. Et de déclarer que « le dialogue ne signifie pas le reniement de ses convictions ni la compromission, mais bien une exigence de vérité et de justice ». Car « s’exprimer devant les institutions, y compris celles avec lesquelles les désaccords existent, est une manière de porter un message fort, plutôt que de s’enfermer dans le silence ou l’exclusion »

« L’iftar de la Grande Mosquée de Lyon a ainsi été bien plus qu’un moment de rupture du jeûne : il a été une tribune pour la justice, un appel à la fraternité et un message d’espoir », juge le CMR, qui réaffirme « (sa) confiance en Kamel Kabtane et (sa) reconnaissance pour son action en faveur des musulmans de Lyon et de France ».

Saphirnews

F. Achouri

Notre expertise s'adresse notamment aux organisations publiques et privées.

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