Le dalaï-lama demande aux bouddhistes de stopper les violences contre les musulmans

Dimanche 6 juillet depuis la ville indienne de Leh (Cachemire, nord-ouest), le dalaï-lama a de nouveau appelé les bouddhistes de Birmanie et du Sri Lanka à mettre fin aux violences commises contre les musulmans. Le dalaï-lama lors d’un enseignement, dimanche 6 juillet à Leh (Inde).

« J’exhorte les bouddhistes de ces pays à avoir à l’esprit l’image du Bouddha avant de commettre ces crimes », a déclaré le chef spirituel des bouddhistes tibétains devant des dizaines de milliers de fidèles rassemblés à l’occasion de son 79e anniversaire. « Le Bouddha prêche l’amour et la compassion. Si le Bouddha était là, il protégerait les musulmans des attaques des bouddhistes », a-t-il encore affirmé.

De fait, alors qu’il est généralement perçu en Occident comme prônant la non-violence, le bouddhisme se révèle de plus en plus souvent responsable d’émeutes et d’exactions dans ces deux pays d’Asie du Sud-Est.

Des moines dans les émeutes en Birmanie

En Birmanie, depuis le début des réformes politiques et économiques engagées depuis mars 2011 (levée de la censure, libération des prisonniers politiques, permission de manifester et de constituer des syndicats, liberté d’expression…), plusieurs émeutes intercommunautaires fomentées par des bouddhistes extrémistes et visant des Rohingyas musulmans ont fait au moins 250 morts… tués parfois par des moines radicaux.

Le moine U Wirathu, leader ultranationaliste de 45 ans, se targue ainsi, depuis son monastère de Mandalay (nord), « de protéger l’intérêt de la nation contre l’islamisation ».

Violences « inacceptables »

De même au Sri Lanka, des bouddhistes du groupe Bodu Bala Sena (BBS) s’en sont pris violemment aux minorités musulmanes (appelées les « Maures ») des villes de Aluthgama et de Beruwala dans la nuit du 15 au 16 juin : quatre musulmans ont été tués et plus de 80 autres blessés, tandis que des mosquées, des commerces et des habitations de musulmans ont été pillés et saccagés… Dans ce pays à majorité bouddhiste (70 %), les violences envers les musulmans sont en recrudescence.

Pour le dalaï-lama, les violences commises dans ces deux pays contre des musulmans sont « inacceptables ». Le chef spirituel tibétain s’est également dit choqué par les violences commises par des extrémistes sunnites contre d’autres musulmans, sans citer explicitement l’Irak.

Présent dans la foule, l’acteur américain Richard Gere a salué le dalaï-lama à la tribune au nom des milliers d’admirateurs étrangers présents.

 

La Croix

F. Achouri

Sociologue.

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