Cinq cents imams maliens vont être formés par le Maroc sur deux ans, en vertu d’un accord signé à Bamako vendredi 20 septembre, au troisième jour de la visite au Mali du roi Mohammed VI, a rapporté la télévision publique malienne.
L’accord a été signé à l’ambassade du Maroc par le ministre malien de l’Administration du territoire, Moussa Sinko Coulibaly, et le ministre marocain des Affaires islamiques, Ahmed Toufik, en présence du roi Mohammed VI et du président malien Ibrahim Boubacar Keïta, selon les images diffusées par la télévision ORTM.
« Nous partageons avec le Mali le rite malékite, donc, il y a (…) une cohésion parfaite entre nous en matière de formation des imams, en matière aussi de pratique religieuse », qui est celle d’« un islam sunnite modéré », a déclaré à l’ORTM l’ambassadeur du Maroc à Bamako, Hassan Naciri.
Tolérance et modération
« Il s’agit aussi pour nous de former ces imams selon les principes de modération, de tolérance dans l’islam », et le roi Mohammed VI « veillera en personne à ce que l’application (de l’accord) soit immédiate et se passe dans de très bonnes conditions », a ajouté Hassan Naciri, sans fournir de calendrier.
Mohammed VI avait évoqué cet accord dans un discours prononcé jeudi au Stade du 26 mars de Bamako, lors de la fête marquant le début du mandat d’Ibrahim Boubacar Keïta, élu en août et qui a été investi le 4 septembre.
« Cette formation, effectuée en deux ans, sera consacrée essentiellement à l’étude du rite malékite et de la doctrine morale qui rejette toute forme d’excommunication », avait-il dit.
Droit musulman sunnite
Le malékisme est l’une des quatre écoles classiques du droit musulman sunnite. Le wahhabisme est issu d’une autre de ces écoles, le hanbalisme.
Pays musulman à près de 95 %, le Mali compte près de 16 millions d’habitants, d’après des estimations de juillet du World Factbook de la CIA.
En juillet, le Maroc avait, à l’occasion du Ramadan, envoyé 176 prédicateurs et prédicatrices dans toute l’Europe. Une manière de « répondre aux besoins de la communauté marocaine résidant à l’étranger dans sa vie religieuse », et de la « prémunir contre tout discours de nature extrémiste et déviant », avait alors expliqué le ministère des habous (cultes). Parmi eux, une centaine d’imams s’étaient rendus en France.
Source : La Croix