Abdourahmane Ridouane a été condamné, lundi 10 mars, par le tribunal correctionnel de Meaux à quatre mois de prison avec sursis, l’interdiction du territoire français durant deux ans et une inscription au fichier des auteurs d’infractions terroristes (FIJAIT) pour « apologie du terrorisme ». Le président du Rassemblement des musulmans de Pessac (RMP), qui gère la mosquée girondine Al-Farouk, s’est vu notamment reprocher des propos relayés sur les réseaux sociaux au sujet des attaques du 7 octobre 2023 en Israël, considérés comme haineux par les autorités.
Placé sous contrôle judiciaire en novembre 2024, l’homme de 59 ans est sous le coup d’une procédure d’expulsion vers le Niger depuis août 2024. Le ministère de l’Intérieur l’a accusé de relayer une « idéologie hostile aux valeurs et institutions de la République française » et des « publications à teneur antisémite et haineuse à l’encontre d’Israël et des juifs », ceci « sous couvert de dénoncer les discriminations dont serait victime la communauté musulmane ou la persécution, par Israël et ses alliés, du peuple palestinien ». Des accusations lourdes qu’Abderrahmane Ridouane réfute en bloc. Ses soutiens dénoncent une criminalisation politique du soutien à la cause palestinienne.
Le Conseil d’Etat avait maintenu en septembre 2024 son expulsion sur arrêté ministériel. Mais Abderrahmane Ridouane, qui vit en France depuis 35 ans, n’a cependant pas pu être expulsé à défaut, pour les autorités françaises, d’obtenir un laisser-passer consulaire du Niger. « Les autorités de son pays d’origine n’ayant pas encore délivré de laissez-passer consulaire, la procédure d’expulsion va désormais se poursuivre sous le régime de l’assignation à résidence », avait fait savoir la préfecture de Gironde. « Il demeure désormais en situation irrégulière sur le territoire et ne sera pas régularisé. »
Saphirnews