Une liste « Union des Démocrates Musulmans Français » aux prochaines régionales

      «  Faire ensemble une Ile-de-France qui nous rassemble », c’est sous ce slogan résolument fédérateur que Nizarr Bourchada, 34 ans, vice-président et tête de liste de l’Union des Démocrates Musulmans Français (UDMF) aux prochaines élections régionales (6 et 13 décembre), arpente le terrain, la solidarité et le désir d’agir concrètement chevillés au corps, plus que jamais convaincu de la légitimité de son parti et de l’urgence de proposer une voie alternative dans une arène politique qui s’enfonce dangereusement dans l’abîme du populisme, de l’islamophobie et de la xénophobie.

Il laisse loin derrière lui les farouches hostilités politiciennes de tous bords et le sempiternel emballement médiatique, assortis de pressions sur des mécènes potentiels, qui, lors du scrutin départemental en mars dernier, ont diabolisé l’UDMF et ses premiers pas sur le devant de la scène locale, se focalisant sur le terme « musulman » pour faire frémir dans les chaumières à grand renfort d’analogies en « isme » dévastatrices.  Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose, et en l’occurrence cette stratégie hautement toxique et largement éprouvée s’avéra calamiteuse pour l’UDMF et ses troupes, contraintes alors de jeter l’éponge.

C’est épaulé par Khalid Majid, l’actuel président de l’UDMF, et Nagib Azergui, le fondateur de ce micro-parti en devenir qui se revendique foncièrement laïc depuis sa création en 2012, tout en s’appuyant sur les valeurs de l’islam, que Nizarr Bourchada, natif du Val-de-Marne, cadre au sein d’une organisation professionnelle et ancien membre de l’UDI, relève la tête et avance confiant à l’approche d’un scrutin régional qui représente un premier grand test électoral.

« Je n’imaginais pas un tel déchaînement malsain contre nous. Malheureusement, l’islam est devenu un thème majeur à chaque événement de la vie politique. Tout cela n’a pas permis d’entendre nos revendications. Il est dommage de nous avoir réduits à des revendications communautaires », déplore Nagib Azergui, encore profondément marqué par l’instrumentalisation de l’islamo-paranoïa et l’hystérie collective qui s’ensuivit, mais sans avoir jamais renoncé, même au pic de la tempête, à ses objectifs suprêmes en tout point « responsables et républicains ».

 


Nizarr Bourchada, accompagné de militants de l’UDMF, s’est rendu auprès des réfugiés de la Porte de Saint-Ouen

Entouré de co-listiers compétents et dynamiques, formant une équipe parfaitement complémentaire composée de Nabil Hmani, contrôleur de gestion, chef de file dans les Yvelines, de Malika Machtoune, étudiante en doctorat et vice-championne de boxe, chef de file dans les Hauts-de-Seine, de Elhame Aït Serhane, directrice des transports, chef de file dans le Val d’Oise, et d’Eric Berlingen, cadre commercial, chef de file dans l’Essonne, Nizarr Bourchada se fait l’ardent promoteur d’un programme qui garantira la primauté de « l’éthique sur l’infamie » et privilégiera le vivre ensemble dans le respect des différences. Un programme et des promesses qu’il est impatient de traduire en actes forts et significatifs, conforté par l’intérêt accru des Franciliens sur le terrain mais aussi sur les réseaux sociaux.

« Nous avons le devoir de donner aux franciliens les mêmes chances de réussite, le goût de l’excellence, l’envie de s’engager dans la politique pour faire avancer notre région Île-de-France », insiste pour sa part Khalid Majid, président de l’UDMF, tandis que son champion, sur lequel se cristallise de grandes espérances, appelle avec force à la mobilisation générale en vue de construire cette Ile-de-France rassembleuse et non semeuse de divisions.

« En tant que citoyen français musulman, je crois qu’il est urgent de permettre à chacun d’être dans l’affirmation de ce qu’il est, et ainsi de promouvoir la primauté de la citoyenneté sur l’identité sans imposer le déni de soi », clame-t-il, renchérissant : « Il est grand temps d’agir et de faire émerger une force politique garante du vivre ensemble dans le respect de notre diversité. L’heure est à l’action. Pour exemple il y a eu autant d’actes islamophobes en janvier 2015 que sur toute l’année 2014… Personne ne s’en indigne et le silence de la classe politique vaut caution. Nous pensons que cette course à celui qui « islamisera » le prochain débat est une manière honteuse de détourner l’attention des citoyens sur les vraies problématiques des Français. »

Dimanche matin, c’est auprès des réfugiés syriens de la Porte de Saint-Ouen, dans le XVIIème arrondissement de Paris, que se trouvait Nizarr Bourchada, accompagné de plusieurs autres militants de l’UDMF, afin de distribuer des produits de première nécessité qui faisaient cruellement défaut. Alerté sur le sort peu enviable de ces familles désemparées et vulnérables, le chef de file de l’UDMF peine à se remettre de l’état des lieux insalubre qu’il a découvert en plein cœur de la capitale de la patrie des droits de l’Homme. « Un de nos élus sur place nous a avertis de la détérioration des conditions d’hygiène sur place, certaines personnes auraient même la gale« , décrit-il consterné, avant de repartir sillonner l’Ile-de-France avec une motivation décuplée.

 

Oumma.com

 

 

F. Achouri

Sociologue.

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