L’Eglise d’Angleterre s’excuse d’être « institutionnellement raciste »

Réunie pour un synode général, l’Eglise d’Angleterre a voté « unanimement » une motion visant à « demander pardon pour le racisme conscient et inconscient subi par d’innombrables anglicans noirs ».

« Honteux » et « désolé », il a présenté ses excuses aux minorités discriminées. L’archevêque de Canterbury, Justin Welby, chef spirituel des anglicans, a affirmé lors d’un synode général de l’Eglise d’Angleterre que celle-ci était « profondément et institutionnellement raciste » :

« Nous avons porté atteinte à l’Eglise, nous avons porté atteinte à l’image de Dieu et, surtout, nous avons causé du tort à ceux que nous avons victimisés, souvent de façon inconsciente. »

Réunie pour un synode général, l’Eglise d’Angleterre a voté, mardi 11 février, « unanimement » une motion visant à « demander pardon pour le racisme conscient et inconscient subi par d’innombrables anglicans noirs, asiatiques et d’autres minorités ethniques en 1948 et dans les années qui ont suivi, alors qu’ils cherchaient un foyer spirituel » en son sein, détaille un communiqué.

En juin 1948, le paquebot Empire-Windrush avait conduit près de 500 citoyens du Commonwealth, principalement des Caraïbes, sur l’île de Grande-Bretagne, marquant le début de la génération « Windrush ». Près de 500 000 personnes issues des Antilles se sont rendues en métropole, pour aider en tant que citoyens britanniques à reconstruire le Royaume-Uni après la deuxième guerre mondiale.

« Un racisme horrible et humiliant »

Au cours du synode, le révérend Andrew Moughtin-Mumby a témoigné comment la famille d’une de ses paroissiennes, qui s’était vue interdire en 1961 l’accès d’une église dans le sud de Londres « en raison de la couleur noire de leur peau », « a souffert d’un racisme horrible et humiliant, qui affecte encore aujourd’hui sa relation » avec l’institution. Dénonçant un « scandale », le révérend a appelé de ses vœux à « un changement concret », soulignant qu’il « ne s’agit pas seulement du passé de l’Eglise ».

Le conseil des archevêques a officiellement demandé à ce que des recherches soient menées pour « évaluer l’impact de cette situation sur l’Eglise d’Angleterre, en termes de fidèles perdus, d’églises en voie de fermeture et de vocations manquées ».

Une personne extérieure à l’Eglise sera aussi nommée pour « évaluer la situation actuelle en matière de race et d’ethnicité dans l’Eglise », le but étant d’« augmenter la participation et la représentation des anglicans noirs, asiatiques et d’autres minorités ethniques », qu’ils soient laïcs ou membres de son clergé.

Le Monde / AFP

Fatima Achouri

Sociologue spécialiste de l’islam contemporain.

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