Randolph Linn, un ancien marine habitant l’Indiana a été condamné, mardi 16 avril, à 20 ans de prison et à verser 1,4 millions de dollars (environ un million d’euros) pour avoir mis le feu à une mosquée de Toledo, dans l’Ohio.
L’homme de 52 ans s’était introduit, le 30 septembre 2012, dans le lieu de culte, arme à la main. Il avait arrosé d’essence un grand tapis de prière avant d’y mettre le feu. Heureusement, personne ne se trouvait dans la mosquée.
La police avait pu procéder à l’arrestation de M. Linn. En décembre 2012, dans une première comparution, il avait signé un accord dans lequel il admettait sa culpabilité et acceptait sa peine de 20 ans de prison.
Mardi, le juge Jack Zouhary du tribunal de Toledo a validé cette sentence exemplaire en mettant sur le même plan l’acte de l’incendiaire et l’attentat sur le Marathon de Boston qu’il qualifie « d’atteintes à l’esprit américain ».
Randolph Linn écope donc de 20 ans de prison et également de cinq ans de liberté surveillée. Il devra, par ailleurs, verser plus de 1,4 millions de dollars pour rembourser les ravages qu’il a causés. Le feu, la fumée et les dommages causés par l’eau enclenchée par le système d’arrosage ont en effet coûté causé de lourds dégâts et ont entraîné la fermeture de la mosquée pendant six mois.
Lors de l’annonce de son verdict, M. Linn, condamné pour intention de détruire une propriété religieuse, usage du feu pour commettre un crime et usage et port d’une arme pour commettre un crime violent, a indiqué qu’il n’était pas lui-même au moment des faits.
« Ce jour là, le 30 septembre, je n’était pas moi-même. Je veux dire, c’est moi qui l’ai fait, mais ce n’est pas moi habituellement. Je buvais beaucoup », s’est-il défendu. Lors de sa première audience en décembre, il avait raconté avoir bu 45 bières avant d’avoir roulé deux heures de chez lui à la mosquée de Toledo. Il avait ajouté avoir agi spontanément après avoir vu un soldat américain blessé à la télévision et avait blâmé les musulmans pour les blessures du soldat.
Aujourd’hui, il dit regretter son geste qui aurait pu coûter la vie à des fidèles. « Dieu merci, je n’ai fait de mal à personne dans la mosquée. Je ne pense pas que je l’aurais fait – j’espère que je ne l’aurais pas fait, je ne sais pas. Et je suis désolé pour tout. J’espère qu’un jour je serai pardonné », a-t-il dit.
Cherrefe Kadri, une avocate de Toledo et présidente du Centre islamique, qui gère la mosquée a déclaré à son attention : « Nous avons perdu beaucoup, mais vous avez perdu beaucoup plus. Je suis sincèrement désolée pour vous. »
Source : Saphirnews