Le Conseil français du culte musulman (CFCM) est toujours bien décidé à rester en place. L’instance, débranchée par l’Etat fin 2021, a annoncé, mercredi 2 octobre, la tenue « courant 2025 » d’élections des instances départementales et nationales du « nouveau CFCM ».
A l’issue de son assemblée générale organisée à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), « il a été décidé d’une large consultation auprès des responsables des mosquées au niveau départemental à l’issue de laquelle sera fixé le calendrier et les modalités pratiques de ses élections conformément aux nouveaux statuts et règlement électoral validés au début de l’année ».
Ces élections « permettront au nouveau CFCM de s’appuyer sur une large et légitime représentation, portée par les élus locaux au niveau des départements qui éliront à leur tour les instances nationales », fait-on savoir dans un communiqué qui n’épargne pas le Forum de l’islam de France (Forif).
« Le CFCM a connu des difficultés dans sa gouvernance et son fonctionnement. Il est sur le point de les dépasser en se réformant, en se renouvelant et en étant au plus près des attentes des musulmans de France,lit-on. La volonté des pouvoirs publics de « substituer » au CFCM le Forif, un espace informel de dialogue et de réflexion, mène en réalité à créer un vide institutionnel et représentatif. Si le CFCM ne continue pas à combler ce vide, le culte musulman sera privé de sa réelle représentation et enfermé dans un traitement d’exception. »
Le Forif est un espace « sans aucune existence juridique », « dont les membres ne sont ni clairement identifiés, ni choisis par les instances cultuelles représentatives », ce qui pose « un véritable problème d’égalité de traitement entre les cultes et son imposition par le « politique » est une atteinte manifeste au principe de laïcité », estime le bureau, qui égratigne aussi au passage l’Association de défense contre les discriminations et les actes antimusulmans (ADDAM).
Depuis sa création en février, « force est de constater que cette association a brillé par son absence totale d’intervention dans la dénonciation des actes antimusulmans et dans le débat public ». « Cette invisibilisation des actes antimusulmans porte préjudice aux musulmans de France dans la mesure où elle donne une caution à tous ceux qui minimisent l’existence de tels actes », affirme le CFCM. A l’heure où le Proche-Orient s’embrase, ce dernier conclut en exhortant les musulmans de France « à saisir toutes les occasions, notamment la prière de vendredi, pour prier afin que les voix de la paix l’emportent sur celles de la violence et de la guerre ».
Saphirnews