Israël autorise depuis lundi un nombre très restreint de camions d’aide humanitaire à entrer dans la bande de Gaza, assiégée, dévastée par la guerre et dont Benyamin Netanyahou menace de prendre le contrôle à tout moment.
Le chiffre montre l’urgence de la situation à Gaza, qu’Israël veut intégralement contrôler. 14 000 bébés pourraient mourir dans l’enclave palestinienne dans les prochaines quarante-huit heures en l’absence d’aide humanitaire, a alerté Tom Fletcher, le chef des opérations humanitaires des Nations unies, dans l’émission britannique « Today » de la BBC Radio 4, parlant d’une « crise de la faim ». « Je veux sauver le plus grand nombre possible de ces 14 000 bébés », a-t-il poursuivi.
Après plus de deux mois d’un blocage strict de l’aide humanitaire, vitale pour la population gazaouie, Israël a autorisé l’entrée, lundi 19 mai, de neuf camions d’aide de l’ONUtransportant entre autres de la nourriture pour bébé. Un chiffre dérisoire alors qu’entraient 600 camions par jour en début d’année.
« Nous ne devons pas laisser la population sombrer dans la famine, ni pour des raisons pratiques, ni pour des raisons diplomatiques », avait expliqué lundi le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou pour justifier le déblocage de l’aide… Ce qui est loin d’apaiser les craintes de l’ONU et de nombreuses ONG qui avertissent d’un risque de famine depuis des mois.
Lundi, Tom Fletcher avait qualifié l’autorisation d’Israël de reprendre une aide « limitée » de « développement bienvenu qui doit rester en place ». Mais « c’est une goutte d’eau dans l’océan et beaucoup plus d’aide doit être autorisée à entrer à Gaza, dès [mardi] matin », avait-il continué dans un communiqué, réclamant la levée de tout « quota ». Ce mardi soir, Israël a annoncé l’entrée de 93 camions d’aide humanitaire de l’ONU dans la bande de Gaza.
44 personnes tuées mardi, « en majorité des enfants et des femmes »
« Certains bébés ont un besoin vital urgent de cette aide, car leurs mères ne peuvent pas se nourrir elles-mêmes. Et s’ils ne reçoivent pas cette aide, ils seront en danger de mort », a complété Jens Laerke, porte-parole du bureau des Affaires humanitaires de l’ONU, rapporte le journal britannique « The Guardian ».
Le gouvernement de Benyamin Netanyahou a annoncé lundi son intention de prendre le contrôle de toute la bande de Gaza, après que l’armée a dit y intensifier sa campagne aérienne et terrestre dans le but affiché d’anéantir le Hamas et de récupérer les otages israéliens retenus dans le territoire palestinien.
La Défense civile de la bande de Gaza a ainsi fait état ce mardi de la mort de 44 personnes dans de nouveaux bombardements sur le petit territoire palestinien en guerre. Ce sont « en majorité des enfants et des femmes, ainsi que des dizaines de blessé » a déclaré à l’AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de cette organisation de premiers secours.
Le Nouvel Obs