À Gaza, où l’ONU continue d’alerter sur la situation de famine extrême que traverse la population, la situation continue de s’enfoncer dans le pire. Désormais, même les médecins de l’enclave, qui accueillent les milliers de blessés des bombardements, souffrent lourdement de la faim.
Les images, insoutenables, inondent les canaux d’information depuis plusieurs jours. Elles montrent des corps rachitiques transportés dans les quelques hôpitaux de Gaza. Des corps qui réclament à manger autant que des soins. Désormais, même les médecins crient famine. Comme ce soignant de l’hôpital Nasser, à Khan Younes :
« Vous ne pouvez pas imaginer. On meurt à petit feu. Nous, les équipes médicales, nous mangeons la moitié d’un pain par jour. Nous sommes épuisés. C’est très difficilement que nous allons d’un patient à l’autre. Nous avons besoin nous-mêmes d’assistance. Nous sommes au bord de l’effondrement. »
Une personne sur trois ne mange pas pendant plusieurs jours à Gaza
Des milliers de Palestiniens à Gaza sont au bord d’une « famine catastrophique », prévient le programme alimentaire mondial. Selon l’agence onusienne, une personne sur trois dans l’enclave ne mange pas pendant plusieurs jours d’affilée. Les enfants, en particulier, paient le plus lourd tribut. Et à cette crise alimentaire aiguë s’ajoutent les frappes israéliennes, qui se poursuivent sans relâche.
En témoigne l’hôpital Nasser, qui ne désemplit pas. Rien que ce samedi 19 juillet, plus de 30 personnes ont été tuées et plus de 100 ont été blessés dans des tirs aux abords des sites de distribution gérés par GHF. Un énième massacre dont le médecin de Khan Younes craint qu’il reste à nouveau sans réponse : « Où est le monde libre ? Les appels humanitaires ? Priver toute une société de pain, c’est inacceptable, inhumain… Ça viole tous les principes et les normes internationales. »
Pour sauver la population, en particulier les enfants, premières victimes de la faim, l’ONU a de nouveau appelé à laisser entrer les stocks d’aide qui demeurent aux portes de Gaza. Plus de trois mois de vivres attendent dans des entrepôts en Égypte.
RFI