L’armée israélienne a intensifié ses attaques au Yémen contre ces rebelles soutenus par l’Iran, faisant des dizaines de morts la semaine dernière dans la capitale Sanaa, après avoir tué leur Premier ministre et près de la moitié de leur cabinet en août.
La chaîne télévisée des rebelles, Al-Massirah, a fait état de « 12 frappes aériennes de l’ennemi israélien sur le port de Hodeida », tandis que le porte-parole militaire des Houthis, Yayha Saree, a affirmé que les défenses aériennes du mouvement avaient été activées.
L’armée d’Israël, qui avait appelé plus tôt à évacuer la zone, a dit avoir frappé « une infrastructure militaire appartenant au régime terroriste houthi », en affirmant que le port était utilisé par les rebelles « pour le transfert d’armes fournies par le régime iranien, afin de mener des attaques contre l’État d’Israël et ses alliés. »
Un chauffeur de camion au port de Hodeïda a raconté à l’AFP avoir quitté son lieu de travail après la mise en garde israélienne. « D’autres civils qui travaillent là-bas sont également partis », a-t-il affirmé.
Israël dit « assurer la poursuite du blocus maritime et aérien » contre les Houthis
Quelques heures après les frappes, l’armée israélienne a dit avoir intercepté un missile lancé depuis le Yémenaprès que des sirènes ont retenti à Jérusalem. L’attaque a été revendiquée par les Houthis qui ont affirmé avoir tiré « un missile balistique » visant la région de Jaffa. Leur porte-parole militaire Yehya Saree a également fait état de tirs de drones visant l’aéroport de Ramon dans le sud d’Israël.
Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a affirmé que cette nouvelle attaque visait à « assurer la poursuite du blocus maritime et aérien » contre les Houthis. « L’organisation terroriste houthie continuera à subir des revers et à payer le prix fort pour toute tentative d’attaque contre l’État d’Israël », a-t-il écrit sur X.
Le 28 août, le chef du gouvernement houthi, Ahmad Ghaleb al-Rahwi, ainsi que neuf ministres et deux responsables ont été tués dans un raid israélien ciblant leur réunion à Sanaa. Le 10 septembre, Israël a affirmé avoir attaqué des « cibles militaires » houthies à Sanaa et dans la province de Jawf (nord), faisant, selon les Houthis, 46 morts.
Le coordinateur de l’ONU transféré de la capitale Sanaa, contrôlée par les Houthis, à Aden
Le coordinateur de l’ONU pour l’aide humanitaire au Yémen a été transféré de Sanaa, la capitale aux mains des rebelles houthis, à Aden, ont indiqué mardi 16 septembre le ministère yéménite des Affaires étrangères et l’ONU. Cette annonce intervient alors que des dizaines de membres de l’ONU ont été arrêtés ces derniers moisdans les régions contrôlées par ces insurgés.
Dans un communiqué le ministère yéménite des Affaires étrangères a salué « la décision des Nations Unies de transférer le lieu d’affectation du coordonnateur résident pour le Yémen de Sanaa à la capitale provisoire, Aden », en appelant « toutes les agences, fonds et programmes des Nations Unies à suivre cet exemple ».
Le pouvoir yéménite reconnu par la communauté internationale a établi son siège à Aden après avoir été chassé de Sanaa par les rebelles en 2014. Un porte-parole du coordinateur de l’ONU à confirmé à l’AFP que son « lieu d’affectation » avait été déplacé dans cette grande ville du sud. « Le coordonnateur résident continuera à s’acquitter de son mandat dans tout le pays », a-t-il ajouté.
L’ONU a annoncé en août l’arrestation d’au moins onze de ses employés par les rebelles houthis, qui ont mené une campagne d’arrestations après la mort de leur Premier ministre dans des frappes israéliennes. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué de son côté que « 44 travailleurs humanitaires étaient actuellement détenus arbitrairement par les autorités houthies, dont 21 membres de [son] personnel », en appelant une nouvelle fois à leur libération immédiate.
RFI / AFP