Dans son discours de clôture de l’assemblée plénière de la Conférence des évêques de France (CEF), qui s’est terminée dimanche 10 novembre à Lourdes, son président, Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, est notamment revenu sur la question de l’avortement et sur l’Europe.
« Nous ne pouvons pas faire comme si nous n’étions pas auditeurs, témoins des souffrances multiformes de femmes ayant connu un avortement et qu’elles n’expriment parfois que longtemps après », a souligné Mgr Pontier à propos de l’avortement, sujet prévu de longue date à l’ordre du jour de l’assemblée mais auxquels les récents projets gouvernementaux ont donné une actualité accrue.
« Ce sont des pages douloureuses de vies humaines qui nous sont confiées », a-t-il continué, rappelant que « entendre les cris de ceux et celles qui souffrent est une de nos premières missions ». Soulignant qu’aucune femme « ne devrait vivre ces moments dans la solitude, la précipitation ou les pressions de toute sorte », le président de la CEF a encouragé la multiplication des lieux d’écoute.
Inquiétude sur la montée des extrêmes pour les européennes
Autre sujet important aux yeux de Mgr Pontier : la question européenne, les évêques s’inquiétant de la montée des extrêmes à l’approche du scrutin européen « Certains pensent que les difficultés de l’heure,liées à la crise économique mondiale, trouvent leur origine ou sont amplifiées par les institutions européennes », a-t-il regretté, soulignant que« faire de l’Europe le bouc émissaire de la crise actuelle serait bien rapide et gravement irresponsable ».
« Dans un contexte de mondialisation, les défis actuels peuvent-ils être relevés sans développer encore et toujours la solidarité entre les États membres ? », s’est-il interroger , appelant à « trouver de bons moyens qui permettent à l’Europe de partager au monde son souci des plus pauvres, de la dignité humaine et de la paix ».
Préparation au mariage
L’archevêque de Marseille est aussi revenu sur deux dossiers ouverts au cours de l’assemblée.
D’abord celui de la préparation au mariage, soulignant que ce travail « nous a remis devant la nécessité de proposer un chemin de préparation ayant une certaine durée » qui devra permettre aux couples « de poser des mots justes sur l’expérience de leur amour humain, de préciser leur projet de vie commune, de prendre confiance en leur capacité de durer dans ce projet de vie ouvert à l’accueil des enfants »
Enfin, sur la question longtemps sensible de la formation des prêtres, il s’est félicité du « climat serein et vrai » des échanges entre évêques.
« Notre Église a besoin de prêtres missionnaires qui vivent en modèles du troupeau qui leur est confié », a-t-il résumé,décrivant un portrait exigeant des prêtres de demain, devant « mener une vraie vie fraternelle », « être des passionnés du Christ pour donner toute leur vie pour l’Évangile », « être attentifs à ceux qui souffrent et se trouvent aux marges » et « des hommes de communion,capables de coopérer avec les diacres, les religieuses et les laïcs ».
En marge de cette question, l’assemblée plénière a d’ailleurs renouvelé pour 5 ans le côté ad exprimentum de leur responsabilité du Séminaire pontifical français de Rome dont la CEF avait repris la charge après le départ des spiritains en 2009.
Source : La Croix