L’un des hommes interpellés, âgé de 24 ans, est le leader présumé de cette filière, a précisé la source. Il a été arrêté à Vitry-sur-Seine par les enquêteurs de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), agissant dans le cadre d’une information judiciaire ouverte l’été dernier.
S’il ne s’est jamais rendu sur place, il était en contact avec « des facilitateurs » dans la zone, a précisé la source. Les trois autres, dont l’enquête a démontré que deux au moins se sont rendus en Syrie pour combattre dans les rangs de la brigade islamiste du Front al-Nosra, ont été interpellés à Cachan et Thiais. Également arrêtée, une femme a été relâchée sans poursuites.
Les quatre hommes devaient être présentés vendredi soir au juge d’instruction en charge de l’enquête. Un juge des libertés et de la détention (JLD) devait ensuite décider de les écrouer ou non. Le parquet de Paris devait demander leur placement en détention provisoire, a précisé une source judiciaire.
Environ 440 djihadistes confirmés ou candidats
Les investigations devront notamment établir combien de candidats au djihad se sont rendus en Syrie grâce à cette filière. Plusieurs seraient en effet toujours sur place. Selon un bon connaisseur du dossier, les services spécialisés ont désormais identifié quelque 440 personnes qui sont allées ou souhaitent aller en Syrie pour combattre le régime de Bachar al-Assad dans les rangs djihadistes, un chiffre en augmentation rapide depuis le début de l’année.
Parmi eux, une moitié est sur place, « une douzaine » sont morts, un ou deux sont prisonniers des forces du régime, et entre 50 et 60 sont revenus. Les autres ont exprimé des velléités de départ. Il y a actuellement plus d’une vingtaine de procédures concernant de jeunes Français étant partis combattre en Syrie. Pour l’heure, trois d’entre eux ont été mis en examen après leur retour en France.
Ces jeunes Français de retour des zones de combat en Syrie représentent aux yeux des spécialistes de l’antiterrorisme la principale menace d’actions violentes sur le territoire national. Cet été, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls avait qualifié ce phénomène de « très inquiétant ».
Un phénomène « très inquiétant »
La difficulté pour les enquêteurs est d’identifier ceux qui sont déterminés à mener des actions violentes à leur retour. Une source proche de l’antiterrorisme relève également la facilité relative d’accès à la Syrie via la Turquie, quand un périple vers les zones de djihad plus anciennes, comme l’Irak par le passé ou la région pakistano-afghane, était plus périlleux.
L’enquête sur le groupe dit de Cannes-Torcy, considéré comme le plus dangereux depuis la vague d’attentats en France au milieu des années 1990, comporte un volet sur une filière djihadiste. Au moins deux membres gravitant autour de cette cellule, des jeunes hommes du Cannet, se sont notamment rendus en Syrie.
Source : AFP