La France « Kebabisée », la nouvelle campagne de diabolisation signée FN

  Parmi les grands stratagèmes du FN pour faire de la présence musulmane en France une puissante lame de fond s’abattant sur les villes et les villages,  les néologismes pernicieux qui décrivent un Hexagone « halalisé » sous l’effet de « l’islamisation » du territoire national peuvent désormais compter sur l’impact anxiogène de la « kébabisation » pour faire monter d’un cran l’adrénaline dans les chaumières.

Le cheval de Troie du péril vert avancerait masqué derrière des Kebabs qui ont le vent en poupe, la dernière imposture du Front National qui crie à la « France kebabisée » est plus flagrante que rampante, avec un cynisme aussi effronté que galopant…

« Le kebab est un peu le reflet de tous les problèmes de l’immigration et de l’intégration en France« , a confié à l’agence Reuters Thibaut Le Pellec, fondateur de KebabFrites.com, un site qui répertorie les restaurants de kebab à l’échelle nationale, les compare, leur attribue des bons et mauvais points, tout en indiquant le prix moyen du kebab par département.

Ils poussent comme des champignons au cœur de nos paysages urbains, jusque dans la bonne ville de Blois, régalant tous les palais, même ceux des Blésois du terroir, il n’en fallait pas plus pour que les quatre Kebabs qui ont récemment ouvert leurs portes dans une cité chargée d’histoire, porte d’entrée des châteaux de la Loire, cristallisent toutes les rancœurs de l’extrême-droite française et de ses farouches partisans, y décelant une double forme d’islamisation, à la fois culturelle et gustative.

« Le centre historique de Blois, le joyau de l’histoire française, est en train de devenir une ville orientale« , ont tempêté les frontistes, hurlant à la « kebabisation » dans une nouvelle campagne de stigmatisation de l’islam et des immigrés qui ne fait pas dans la nuance ni dans la dentelle, comme à l’accoutumée.

De leur côté, les gérants de Kebab, qui ne sont pas dupes des grandes manœuvres de Marine Le Pen, refusent de se laisser intimider par cette démagogie électoraliste et son torrent de calomnies, préférant se réjouir de l’engouement national pour leurs restaurants qui ne se dément pas, à l’instar de Damien Schmitz, propriétaire d’un Kebab à Paris, qui a commenté : « En attaquant les Kebabs, vous pouvez dire du mal des musulmans sans dire du mal des musulmans », ou encore de  Oznur Puskulle, dans l’œil du cyclone frontiste à Blois, qui a confié : « Quand vous dites kebab, vous voulez dire arabe, seulement ma clientèle ne cesse de s’élargir aux Français de souche. Quand j’étais jeune, les Kebabs attiraient exclusivement les populations minoritaires. Cette époque-là est révolue, et je le constate tous les jours dans mon restaurant,  le kebab est ouvert à tout le monde. »

Il suffit de traverser le Rhin pour que le Kebab soit en odeur de sainteté, à tel point qu’Angela Merkel a pris la pose à trois reprises, le sourire aux lèvres, devant un Döner Kebab, considéré comme un symbole positif de l’intégration de la communauté turque, tandis qu’en poussant de l’autre côté de la Manche, le chef de l’opposition travailliste, Ed Miliband, a récemment tressé des lauriers à l’industrie britannique du Kebab, saluant le « travail acharné et le dévouement des entreprises de ce secteur pour fournir de la nourriture de haute qualité à des prix abordables ».

Autre pays, autres mœurs, et autre manière de faire passer une réussite économique, créatrice d’emplois, pour une épée de Damoclès pesant sur une France en perte de vitesse et en panne de solutions, bien plus accablée par les maux économiques que par la cinquième colonne verte…

Quant au FN, le parti peu fréquentable par qui la diabolisation de l’islam est attisée sans relâche, quand il ne brosse pas les Français dans le sens du poil, il les prend par les sentiments, et cette Lepénisation-là des valeurs républicaines est autrement plus nocive et moins fantasmatique que l’épouvantail de l’islam conquérant empoigné frénétiquement.

 

Oumma.com

F. Achouri

Sociologue.

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