Pour la troisième fois en huit jours, des attaques criminelles ont frappé les mosquées suédoises. La dernière mosquée, visée jeudi 1er janvier, est située à Uppsala, à 70 km au nord de Stockholm.
En huit jours, trois mosquées suédoises ont subi des attaques criminelles. Dans la nuit du mercredi 31 décembre, une mosquée de la ville d’Uppsala (est de la Suède) a été attaquée à la bombe incendiaire. Au lendemain du réveillon, la police suédoise recherchait l’auteur de l’attaque.
« Quelqu’un a jeté un cocktail Molotov contre le bâtiment », a déclaré Torsten Hemlin, un porte-parole de la police d’Uppsala. Celle-ci avait été alertée à 4 h 30 par des passants qui ont témoigné avoir vu un homme lancer un projectile en feu sur la mosquée. L’Association islamique de Suède a posté sur Internet une photographie de la porte principale de la mosquée, sur laquelle était écrit : « Cassez-vous sales musulmans ».
Ceci est survenu trois jours après qu’un incendie manifestement criminel s’est déclaré dans une mosquée au rez-de-chaussée d’un immeuble d’Eslöv, dans le sud de la Suède. Le feu a rapidement été éteint. Peu auparavant, le jour de Noël, cinq personnes ont été blessées dans un incendie survenu dans une mosquée au rez-de-chaussée d’un immeuble d’Eskilstuna (centre).
Les fronts politiques unis contre l’islamophobie
Le premier ministre suédois, Stefan Löfven, a prévenu que le gouvernement mettrait à disposition des financements supplémentaires pour renforcer la sécurité autour des lieux de culte. « En Suède, personne ne devrait avoir peur de pratiquer sa religion », a-t-il indiqué à TT, agence de presse suédoise.
Ces attaques interviennent alors que le débat autour de l’immigration et de l’intégration des réfugiés s’intensifie dans ce pays nordique traditionnellement tolérant. La Suède devrait recevoir un chiffre record de 100 000 demandes d’asile cette année.
Le parti d’extrême droite les Démocrates de Suède (16 % d’opinions favorables selon les sondages), devenu la troisième force politique du pays après les élections de septembre, a dénoncé la politique d’immigration du gouvernement de gauche.
Néanmoins, les Démocrates de Suède ont condamné ces attaques, estimant qu’elles relevaient d’actes « criminels », et « non politiques », selon Henrik Vinge, un porte-parole du parti. Les associations de musulmans ont appelé les responsables politiques à rejoindre les veillées organisées, vendredi 2 janvier, dans plusieurs grandes villes du pays pour rejeter cette violence xénophobe.
La Croix/ AFP