Quatre kamikazes se sont fait exploser vendredi à l’heure des prières de la mi-journée dans deux mosquées de Sanaa fréquentées essentiellement par des chiites, faisant 126 morts au moins et des dizaines de blessés, selon des sources médicales.
Les attaques ont été revendiquées par l’organisation État islamique, dans un communiqué diffusé sur Twitter.
Les assaillants ont déclenché leurs ceintures d’explosifs à l’intérieur et l’extérieur des lieux de culte situés dans le centre de la capitale, que contrôlent depuis septembre les miliciens chiites houthis.
Les hôpitaux de Sanaa ont fait un appel aux dons de sang en raison du nombre très élevé de victimes.
Un homme a également tenté de se faire exploser devant l’une des grandes mosquées de la province de Saada, fief des miliciens houthis dans le nord du pays, mais la bombe a explosé prématurément, tuant le seul kamikaze, a déclaré un responsable des services de sécurité.
L’État islamique est concurrent d’Al Qaïda, dont la branche yéménite (Al Qaïda dans la péninsule arabique) est l’une des plus actives et contrôle des territoires dans le sud du Yémen. L’EI a également revendiqué l’attaque survenue il y a deux jours au musée du Bardo à Tunis.
A Aden, grande ville du Sud où a trouvé refuge en février le président Abd-Rabbou Mansour Hadi, forcé à la démission par les houthis en début d’année mais toujours reconnu par les Nations unies, des avions ont bombardé le quartier al Maachik, où se trouve le complexe présidentiel, rapportent témoins et sources gouvernementales. Le chef de l’État est indemne, a indiqué une source à la présidence.
La veille déjà, un avion non identifié avait attaqué ce complexe où Abd-Rabbou Mansour Hadi a établi son gouvernement. Treize personnes ont été tuées le même jour dans de violents combats au sol dans le secteur de l’aéroport, repris par les forces de Hadi.
Abd-Rabbou Mansour Hadi est soutenu par les monarchies sunnites du Golfe alors que les milices houthies sont appuyées par l’Iran et proches de l’ancien président Ali Abdallah Saleh.
La France n’a pas confirmé pour sa part les informations faisant état de la libération d’une Française et d’une Yéménite enlevées le mois dernier à Sanaa.
« J’avais été délibérément prudent par rapport à des rumeurs qui circulaient. Aucune de ces rumeurs n’a été confirmée », a déclaré le président François Hollande lors d’une conférence de presse à Bruxelles en début d’après-midi.
Reuters