Près de 150 morts: c’est l’effroyable bilan de trois attaques perpétrées par des membres présumés du groupe islamiste Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, qui ont fait de mercredi la journée la plus sanglante depuis l’arrivée au pouvoir de Muhammadu Buhari.
Près de 150 morts: c’est l’effroyable bilan de trois attaques perpétrées par des membres présumés du groupe islamiste Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, qui ont fait de mercredi la journée la plus sanglante depuis l’arrivée au pouvoir de Muhammadu Buhari.
L’attaque du village de Kukawa, proche du lac Tchad, au cours de laquelle au moins 97 personnes ont été tuées mercredi soir, est de loin le pire carnage depuis l’investiture le 29 mai du président Buhari, qui a érigé en priorité la lutte contre les insurgés affiliés au groupe Etat islamique (EI). Peu après, à une cinquantaine de km de là, dans le même État de Borno, des islamistes lançaient l’assaut sur deux villages voisins à la sortie de Monguno: 48 fidèles musulmans réunis pour la prière du soir ont été fusillés, et les villages ont été entièrement rasés.
En tout, plus de 400 personnes ont péri dans les violences attribuées à Boko Haram depuis un mois. A Kukawa, une cinquantaine d’islamistes présumés ont ouvert le feu vers 18H30 (17H30 GMT) sur des fidèles qui priaient dans des mosquées du village, peu après la rupture du jeûne, en plein mois de ramadan, selon des témoins. Selon un professeur d’arabe de Kukawa, « les assaillants n’ont pas épargné les enfants qui avaient entre 4 et 12 ans et qui étaient à la mosquée avec leurs pères ». « Certains des terroristes sont restés pour mettre le feu aux cadavres, et d’autres se sont dirigés vers les maisons, et ils se sont mis à tirer dans tous les sens sur les femmes qui préparaient à manger », a raconté un autre témoin. Mercredi à 20H30, des islamistes présumés ont cette fois attaqué deux villages proches de Monguno, à 90 km au nord de Maiduguri. « Les hommes armés de Boko Haram ont tué 48 hommes et en ont blessé 11 autres dans l’attaque de deux villages voisins. Ils ont sélectionné certains hommes parmi la foule des fidèles, ils les ont réunis et ils les ont fusillés avant de mettre le feu aux deux villages, qui ont été entièrement détruits », a indiqué Mohammed Tahir, député de cette circonscription au Parlement nigérian.
Les attaques de Boko Haram et leur répression par les forces de sécurité ont fait plus de 15.000 morts depuis 2009 au Nigeria, pays le plus peuplé et première économie d’Afrique. Une opération militaire régionale lancée en février par le Nigeria et les pays voisins, Tchad en tête, a permis au pouvoir nigérian de reprendre possession de la quasi-totalité des localités du nord-est contrôlées par le groupe armé. Mais les attentats n’ont pas cessé pour autant.
Le Vif.be