Pour la première fois, le diocèse de Paris a impulsé une campagne pour le denier sur Internet afin de stimuler ce don chez les moins de 50 ans.
À quoi sert le denier de l’Église ? La réponse à cette question, beaucoup de personnes ne l’ont pas, certains ignorant même son existence. Ce qui explique sans doute que la moyenne d’âge des donateurs soit de 68 ans. C’est ce constat qui a poussé le diocèse de Paris, encouragé par le professionnel du digital Émile Duport, à lancer en décembre une campagne de communication entièrement sur le Web. « Étant dans la tranche d’âge qui ne pense pas à donner au denier, je m’étonnais de ne jamais recevoir d’e-mail de rappel, ni de sollicitation sur les réseaux sociaux », raconte-t-il. Avec cette campagne exclusivement numérique, une première en France, le diocèse entend informer sur le rôle et l’importance du denier, expliquer à quoi il sert, et surtout, stimuler de nouveaux donateurs.
Renouveler les donateurs
Pages Facebook et Twitter, toilettage de la plate-forme de dons, vidéos Web jeunes et un slogan (« du fun, de l’info et du don ») : la campagne du diocèse cherche clairement à toucher la génération Y. Par effet de rebond, c’est la génération d’au-dessus, les quarantenaires, qui s’est sentie la plus concernée par cet appel à faire un geste pour la communauté.
« On a déjà gagné 100 donateurs en ligne par rapport à l’année dernière, soit une augmentation de 12 % », se réjouit Patricia Veyres, responsable du denier de l’Église de Paris. Et l’âge moyen des donateurs en ligne a baissé de cinq ans. Les nouveaux venus : des quarantenaires.
L’objectif premier de la campagne du diocèse de Paris est donc surtout de fidéliser de nouveaux donateurs, dans cette génération d’adulte qui n’a pas pris le relais des anciens. « Nous encourageons à donner 1 % des revenus, un chiffre rassurant pour les trentenaires et quarantenaires », explique Émile Duport.
Le Denier, une ressource essentielle pour L’Église
En dix ans, les diocèses français ont perdu 250 000 donateurs. Pour l’instant, le montant de la récolte annuelle se maintient, mais c’est uniquement grâce à une générosité accrue des anciens donateurs. Ils parviennent pour l’instant à compenser la relève qui tarde à venir.
Avec 254 534 702 € euros récoltés en 2016, le denier représente 40 % des ressources de l’Église. Il permet de faire vivre 12 000 prêtres et de rémunérer 11 000 salariés, entretenir les paroisses et financer les diverses activités de l’Église.
En décembre, la Conférence des évêques de France a lancé pour la première fois une campagne de communication nationale sur le denier de l’Église. 2000 affiches et 4 500 spots à la radio ont appelé les croyants à manifester leur appartenance et leur confiance dans L’Église à travers ce don. Le diocèse de Paris a fait un pas de plus.
Un « acte missionnaire »
Dans la vidéo de lancement de la campagne parisienne, quelques personnalités comme Natasha St-Pier accompagnent les ténors du diocèse pour exhorter les croyants à mettre la main à la poche pour leur paroisse. Avec une question principale à méditer : comment serait le monde s’il n’y avait pas d’Église ?
Aujourd’hui, les diocèses d’Île-de-France se fédèrent peu à peu autour de jedonneaudenier.org, et des regroupements semblables pour mutualiser le denier ont lieu dans les régions. Pour Émile Duport, « il y a enfin une véritable prise de conscience que le digital est le levier pour pérenniser les revenus de l’Église. »
La Croix