Un an de prison pour avoir contesté le port du voile. C’est la condamnation infligée début mars à une femme en Iran, selon les déclarations de son avocat ce dimanche.
Vida Movahédi a été arrêtée en octobre 2018 pour être apparue sans voile sur le dôme au centre de la place Enghelab («Révolution » en persan) de Téhéran. Elle agitait à bout de bras son voile et des ballons rouges. Elle a été poursuivie pour « incitation à la corruption et à la débauche ».
Manifestantes arrêtées, avocate emprisonnée
Lors de son procès, Vida Movahédi a déclaré qu’elle était « opposée au voile islamique obligatoire » et qu’elle protestait sous forme d’une « révolte civique ». La justice iranienne l’a condamnée le 2 mars dernier à un an de prison. Elle pourrait bénéficier d’une libération anticipée ou d’une amnistie mais des obstacles administratifs bloquent ces mesures. « Plus d’un mois après [le jugement], nous en sommes toujours au même point », déplore son avocat.
Mère d’une fille de deux ans, Vida Movahédi avait déjà protesté, seule, contre l’obligation de porter le voile en décembre 2017. Elle était alors devenue l’égérie d’un mouvement de contestation, rapidement réprimé par les autorités. Elle et plusieurs autres femmes ayant imité son geste avaient été arrêtés et condamnées à une amende.
Nasrin Sotoudeh, une avocate qui a défendu nombre d’entre elles, purge depuis juin 2018 une peine de cinq ans de prison après des accusations d’espionnage. Selon son mari, elle a été condamnée en mars à dix ans supplémentaires pour « incitation à la débauche ». Depuis la Révolution islamique de 1979, le code vestimentaire iranien impose aux femmes de sortir tête voilée et le corps couvert d’un vêtement ample.
20 Minutes