Après l’attaque du camp d’Inates mardi, Emmanuel Macron a annoncé le report d’un sommet prévu le 16 décembre à Pau entre la France et les dirigeants du Sahel.
L’armée nigérienne a subi mardi ses plus lourdes pertes depuis qu’elle est confrontée au défi jihadiste lors de l’attaque du camp d’Inates, dans l’ouest, qui a fait 71 morts et entraîné le report d’un sommet entre la France et les pays du Sahel, initialement prévu à Pau le 16 décembre. «Malheureusement, on déplore le bilan suivant : 71 militaires tués, 12 blessés, des portés disparus, et un nombre important de terroristes neutralisés», selon un communiqué du ministère de la Défense, lu à la télévision nationale.
«Les combats», qui ont duré trois heures, ont été «d’une rare violence combinant des tirs d’artillerie et l’emploi de véhicules kamikazes par l’ennemi», a ajouté le ministère, estimant le nombre de «terroristes lourdement armés» à «plusieurs centaines». Un précédent bilan de source sécuritaire faisait état de plus de 60 morts, précisant que «les terroristes ont pilonné le camp à l’aide d’obus», et que beaucoup de victimes étaient décédées dans des explosions de dépôts de munitions et de carburant.
Macron reporte le sommet
En accord avec son homologue nigérien Mahamadou Issoufou, le président français Emmanuel Macron a annoncé le report au «début de l’année 2020» d’un sommet avec les dirigeants des cinq pays du Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad et Mauritanie). La ville de Pau avait été choisie, car c’est là qu’étaient basés la majorité des 13 soldats français décédés le 25 novembre dans un accident d’hélicoptères au Mali. Macron avait annoncé le 4 décembre qu’il avait convié les présidents sahéliens à cette réunion pour qu’ils «clarifient» leur position sur la présence militaire française au Sahel, de plus en plus contestée par leurs opinions publiques.
L’attaque d’Inates est la plus meurtrière depuis le début de l’offensive jihadiste au Niger, en 2015. Au-delà de ce pays, c’est tout le Sahel – en particulier le Mali, le Niger et le Burkina –, qui est visé par les assauts de plus en plus audacieux de groupes islamistes armés, en dépit de la présence des militaires français de la force antiterroriste Barkhane.
AFP/ Libération