La Conférence des évêques de France (CEF) n’a pas tardé à réagir dans un communiqué mercredi suite à l’adoption définitive par le Parlement du projet de loi de bioéthique, appelant désormais chacun à faire des choix « en pleine conscience de ses conséquences éthiques ».
« Malgré plusieurs années de débats, une logique s’est imposée qui fait de la dignité de l’être humain une valeur à géométrie variable », écrit le président de la CEF, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, au lendemain du vote de ce projet de loi dont la mesure phare est l’ouverture de la PMA à toutes les femmes. Selon lui, « le socle de la bioéthique à la française »dont notre pays était si fier est gommé : la dignité propre à tout être humain – petit et grand – n’est plus le point focal ».
« Face à cette loi, les évêques de France continuent de manifester une grande inquiétude et adressent un appel. Maintenant que la loi de notre pays autorise de nouvelles transgressions, il importe plus que jamais que chacun trouve les moyens de la vigilance et d’un discernement personnel afin de faire ses choix en pleine conscience de ses conséquences éthiques ».
« Si la loi dit le droit, elle ne dit pas le bien »
Pour la CEF, « la satisfaction d’un besoin – même légitime -, le principe d’égalité, les besoins de la recherche scientifique, la peur du handicap ne peuvent justifier qu’on traite l’être humain comme un matériau manipulable et éliminable. Si la loi dit le droit, elle ne dit pas le bien ». Mgr de Moulins-Beaufort regrette enfin que « le large consensus voulu par le président de la République n’existe pas ».
Le projet de loi prévoit également une délicate réforme de la filiation et de l’accès aux origines, en lien avec la PMA, et aborde nombre de sujets complexes comme l’autoconservation des ovocytes ou la recherche sur les cellules souches embryonnaires. « Ce nouveau cadre législatif fait sauter de nouvelles digues éthiques et renvoie chacun, plus que jamais, à sa responsabilité personnelle » a conclu le président de la CEF.
Revue Réforme / AFP