Le ministère de l’intérieur allemand a annoncé mercredi 13 mars l’interdiction de trois groupes salafistes. Les groupes DawaFFM et Audios islamiques ont été dissous, de même que le groupe An-Nussrah. Ils appartiennent à cette mouvance fondamentaliste et radicale de l’islam.
« Le salafisme, tel qu’il est professé par les groupes interdits aujourd’hui, n’est pas compatible avec notre ordre public démocratique et libre », a estimé le ministre de l’intérieur, Hans-Peter Friedrich. « DawaFFM, Audios islamiques et An-Nussrah visent à modifier notre société par des actions agressives et violentes, où la démocratie serait remplacée par un système salafiste, et l’Etat de droit, par la charia », a-t-il ajouté.
SÉRIE DE PERQUISITIONS
Ces mesures se sont accompagnées d’une série de perquisitions menées chez vingt personnes dans l’ouest du pays pour saisir les biens de ces organisations. Cette opération fait suite à une autre action d’ampleur contre les milieux salafistes en juin 2012, qui avait accompagné l’interdiction de l’association Millatu Ibrahim, parce qu’elle appelait les musulmans d’Allemagne « au combat contre l’ordre constitutionnel ».
Quelque 850 membres des forces de l’ordre avaient alors fouillé environ 70 bâtiments – appartements, mosquées, écoles et locaux associatifs – et « d’importants éléments de preuve avaient pu être rassemblés », indique le communiqué du ministère de l’intérieur. « L’étude de ces éléments a fourni des informations importantes sur les activités anticonstitutionnelles et sur les modes d’actions planifiés des structures salafistes en Allemagne », a-t-on ajouté.
Il n’était pas possible dans l’immédiat de savoir combien d’adhérents comptaient les trois organisations interdites mercredi, mais les autorités allemandes estiment qu’il y a 4 500 salafistes en Allemagne, dont un millier potentiellement violents.
Source : Le Monde.fr