La préfecture des Hauts-de-Seine a annoncé, lundi 12 mai, la fermeture de l’institut Lissen, à Colombes, « sur la base des très graves défaillances constatées en matière de sécurité incendie, mettant en danger la vie des enfants accueillis ».
En réalité, la fermeture de ce centre de formation aux langues et au numérique, opérée le 7 mai, est avant tout motivée politiquement par le fait qu’il s’agirait d’une « école coranique » dispensant « un islam radical ». Selon les autorités, la preuve résiderait dans le fait que « plusieurs affichettes représentant des adultes et des enfants dépourvus de visage ont été trouvées à l’occasion des contrôles ». « Les mêmes éléments ont déjà été découverts dans d’autres structures dispensant un islam radical, ce qui interroge », a ajouté la préfecture, qui indique en conséquence que « conformément aux orientations du ministre de l’Intérieur, aucune forme d’accointance avec l’islamisme ne sera tolérée ».
Les raisons techniques – l’absence d’extincteurs et de portes de secours – ne sont donc que prétexte à la fermeture du centre. « Encore une histoire d’extincteur », a ironisé sur X l’avovat Sefen Guez Guez, qui défend notamment les lycées musulmans Averroès et Al-Kindi.
La mairie de Colombes s’est déclarée, mardi 12 mai, « vigilante face à d’éventuelles dérives ». Au-delà « d’importantes défaillances en matière de sécurité incendie ». « le préfet fait également valoir des dérives islamistes pour justifier sa décision. Cette suspicion, si elle est confirmée, ne saurait être tolérée en aucune manière », a indiqué la municipalité dans un communiqué.
Le maire (EELV) Patrick Chaimovitch a indiqué suivre « avec la plus grande attention la situation sur laquelle il n’a pour l’instant que les informations relayées par les médias » à propos d’une structure « qui, jusqu’à présent, n’a jamais fait l’objet de telles remontées ou suspicions ». A ce stade, « aucun élément factuel porté à notre connaissance à ce jour ne permet de conclusions arrêtées quant à d’éventuelles dérives ».
Lissen refuse d’être des « boucs émissaires d’une politique de surenchères » contre l’islamisme
Les dirigeants de Lissen, qui ont deux mois pour contester la décision préfectorale, ont également réagi. « Les manquements relatifs aux règles de la sécurité incendie sont avérés et n’appellent aucune contestation. Nous travaillons à la mise en conformité sur la base du rapport de la commission de contrôle. Comme cela est la règle pour les commerces ou toutes structures se trouvant dans ce type de situation », a d’emblée reconnu l’institut.
« Cependant, nous contestons avec la plus grande vigueur les accusations « d’islamisme » que le préfet a diffusé dans les médias sans aucune autre preuve que le seul soupçon et la diffamation », ont fait part ses responsables, qui regrettent vivement « qu’avant, pendant ou après les contrôles, aucun des responsables opérationnels de la structure, ou même les usagers des cours dispensés n’aient été entendus ou auditionnés ».
« Aucun souci du contradictoire, tout est à charge. (…) Nous refusons d’être les boucs émissaires d’une politique de surenchères où il est demandé d’offrir des têtes « d’islamistes » à tout crin, quitte, comme en l’espèce, à travestir ou faire fi de la réalité. Tout ce qui ressemble, touche de près ou de loin aux musulmans est volontiers « islamismisé » afin d’alimenter la fracture entre les français et servir des objectifs politiques nauséabonds », a dénoncé le centre, qui assure que, « si de tels agissements ou dérives évoqués par le préfet avaient été constatées de la part d’intervenants ou d’usagers, nous aurions, en responsabilité, sanctionné ou écarté les auteurs nous-même ». Et de conclure que ses responsables sont « attachés au respect des valeurs de la République ».
Saphirnews