Abbas demande au Hamas de libérer les otages : « Fils de chiens, rendez ce que vous avez »

« Nous n’avons pas le droit d’utiliser les armes du Liban », affirme le leader palestinien lors d’une réunion à Ramallah. 

Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a affirmé mercredi que les factions palestiniennes « n’avaient pas le droit d’utiliser les armes au Liban » et a appelé le Hamas à libérer les otages encore retenus à Gaza, pointant cette détention comme principale justification de l’offensive israélienne contre l’enclave palestinienne.

« Il y a déjà 20 ans, j’ai dit aux Libanais : nous sommes des invités dans votre pays, gouvernés par l’armée libanaise et le gouvernement libanais, et nous n’avons pas le droit d’y utiliser des armes », a rappelé M. Abbas.

Une affirmation qui intervient à quelques jours d’une vague d’arrestations au Liban de membres du Hamas accusés d’avoir participé à un lancement non-revendiqué de roquettes vers Israël, qui a failli provoquer un effondrement de la trêve en vigueur depuis novembre. Elle intervient également à l’heure où l’heure où le président libanais Joseph Aoun appelle au monopole des armes aux mains de l’État. 

« Le Hamas a fourni à l’occupation criminelle des prétextes pour commettre ses crimes dans la bande de Gaza, le plus flagrant (de ces prétextes) étant la détention d’otages, a également dit M. Abbas. C’est moi qui en paie le prix, notre peuple en paie le prix, pas Israël (…) Libérez-les ».  Usant d’une expression très vulgaire en arabe, le président Abbas a qualifié les dirigeants du Hamas de « fils de chiens ». « Chaque jour, il y a des morts. Pourquoi ? Parce que vous ne voulez pas remettre l’otage américain. Fils de chiens, rendez ce que vous avez et sortez-nous de là », a-t-il dit.

Lors de l’attaque sans précédent perpétrée le 7 octobre 2023 par le Hamas dans le sud d’Israël, 251 personnes avaient été enlevées, dont 58 sont toujours retenues, vivantes ou mortes, à Gaza, dont l’Israélo-américain Edan Alexander. 

Membre du bureau politique du Hamas, Bassem Naïm a condamné les propos « insultants » de Mahmoud Abbas envers « une proportion importante (…) de son propre peuple ». Dans un communiqué, il a aussi accusé le président palestinien de « rejeter la responsabilité des crimes d'(Israël) et de son agression en cours » sur les Palestiniens.

Les relations entre le Fateh, le parti du président Abbas, qui siège en Cisjordanie, et le Hamas, qui s’est emparé du pouvoir dans la bande de Gaza en 2007, sont marquées par des divisions politiques et idéologiques profondes depuis une vingtaine d’années.

Mahmoud Abbas et l’Autorité palestinienne accusent le Hamas de saper l’unité palestinienne, tandis que le Hamas reproche à M. Abbas de collaborer avec Israël et de réprimer les voix dissidentes en Cisjordanie.

L’Orient Le Jour

F. Achouri

Sociologue et consultante en développement des ressources humaines.

Articles recommandés