« Nous condamnons l’exil forcé des chrétiens et d’autres groupes religieux ou ethniques », ont affirmé les participants dans la déclaration finale à la conférence, qui a rassemblé des dignitaires religieux d’une vingtaine de pays, dont l’Arabie saoudite, l’Iran, la Malaisie, l’Indonésie, le Maroc ainsi que des autorités chrétiennes, comme le pape des coptes orthodoxes Tawadros II. « Nous exhortons les chrétiens à rester enracinés dans leur pays d’origine et à résister à cette vague de terrorisme dont nous souffrons tous », poursuit la déclaration.
La déclaration intervient quelques jours après un nouvel appel du pape François « aux dirigeants musulmans du monde, politiques, religieux, universitaires » à condamner les actes de l’EI, de retour de son voyage en Turquie. Après que les chrétiens aient été chassés de la région de Mossoul ou forcés à se convertir, des églises auraient été transformées en lieux de détention ou en bases logistiques par l’EI, selon l’agence vaticane Fides. Le monastère Saint-Georges et l’antique église chaldéenne de l’Immaculée Conception, à Mossoul, retiendraient notamment en ce moment des prisonniers.
« Tous les groupes armés et les milices sectaires qui utilisent la violence et le terrorisme (…) n’ont aucun lien avec le vrai islam », assure déclaration finale. Les participants n’ont pas avancé de solutions pour freiner l’EI, mais a appelé à la tenue d’un autre forum international pour « répandre la justice et le respect des différentes croyances ».
Une responsabilité partagée
Il a souligné la responsabilité de l’Occident dans la déstabilisation de la région, citant en exemple l’Irak qui, onze ans après l’invasion américaine, « est livré à des milices rivales, ce qui a conduit à des bains de sang ». Le cheikh a ajouté que la situation était similaire en Syrie. Il a cependant reconnu « notre propre responsabilité dans l’apparition de l’extrémisme qui a donné naissance à des organisations comme Al-Qaïda et à d’autres groupes armés ». Ahmed al-Tayeb a par ailleurs appelé la coalition anti-EI conduite par les États-Unis à « combattre aussi les pays qui soutiennent le terrorisme financièrement et militairement ».
La condamnation d’Al-Azhar n’est pas nouvelle. « Ces criminels souillent l’image de l’islam et des musulmans dans le monde de manière alarmante. Ces groupes terroristes fondamentalistes, quels que soient leurs noms, ainsi que leurs soutiens, sont des créations coloniales qui servent le sionisme dans son complot visant à détruire le monde arabe », avait encore déclaré le cheikh au mois de septembre.