Au cours de l’homélie inaugurant le 5 mars le temps liturgique du Carême, mercredi des Cendres, sur la colline romaine de l’Aventin, le pape François a mis en garde contre les « luttes de pouvoir », dont il est témoin de la part de ceux qui se prennent pour « Dieu créateur ».
« Ces gens ne se rendent-ils pas compte qu’ils ne sont pas Dieu ? », s’est-il interrogé de la même manière que, il y a un an, pour la messe des Cendres célébrée de façon inhabituelle dans la basilique Saint-Pierre, Benoît XVI avait lui aussi dénoncé les divisions au sein de l’Église.
« Nous vivons dans un monde toujours plus artificiel, a souligné le pape François, dans une culture du “faire”, de “l’utile”, où nous excluons Dieu de notre horizon sans nous en rendre compte. » À ses yeux, le Carême vient ainsi rappeler les hommes à leur condition de créatures.
« La valeur de la vie ne dépend pas de l’approbation des autres »
Le pape a invité les croyants à s’ouvrir aux autres. « C’est uniquement lorsque les difficultés et les souffrances de nos frères nous interpellent » que commence la conversion, a-t-il souligné.
Évoquant l’entrée dans le Carême, période de 40 jours menant à la fête de Pâques, le pape a médité sur les éléments de ce chemin spirituel : la prière, le jeûne et l’aumône. À ses yeux, tous trois impliquent la nécessité de ne pas se laisser dominer par les choses qui apparaissent.
Pour lui, ce qui compte, ce n’est pas l’apparence. « La valeur de la vie ne dépend pas de l’approbation des autres ou du succès, mais de ce que nous avons à l’intérieur », a-t-il insisté.
Imposition des cendres
Avant la messe, le pape François s’était rendu en milieu d’après-midi à l’église Saint-Anselme, sur la colline de l’Aventin, où il a présidé une brève prière. Il est ensuite allé en procession jusqu’à la basilique Sainte-Sabine, à 200 mètres de là, accompagné de plusieurs cardinaux et prélats, de moines bénédictins et de dominicains.
Dans l’église Sainte-Sabine, dont les origines remontent au Ve siècle, le pape s’est vu imposer les cendres par le cardinal polonais Jozef Tomko, titulaire de la basilique, avant de les imposer lui-même aux cardinaux, évêques, moines, religieux et à quelques fidèles.
Apic/I.Media