Créé en 2012 à l’initiative des Églises catholique et protestante au Maroc, pour répondre à leurs besoins de formation, l’Institut Al Mowafaqa a été officiellement inauguré samedi 20 septembre par ses deux coprésidents, Mgr Vincent Landel, archevêque de Rabat, et le pasteur Samuel Amédro, président de l’Église évangélique au Maroc, en présence de personnalités marocaines et étrangères, d’Afrique et d’Europe.
Un colloque international sur le thème « Penser avec l’autre la foi et les cultures », un concert et une célébration œcuménique ont précédé la cérémonie d’inauguration.
Penser l’altérité
« Penserions-nous beaucoup et penserions-nous bien, si nous ne pensions pas pour ainsi dire en commun avec d’autres, qui nous font part de leurs pensées et auxquels nous communiquons les nôtres ? » Cette question du philosophe Emmanuel Kant, qui pourrait résumer le projet de l’institut Al Mowafaqa de Rabat, était au cœur de ce colloque auquel ont participé Tareq Oubrou, imam à Bordeaux, le P. Fadi Daou, théologien et directeur de la fondation Adyan à Beyrouth, Mohammed Sghi Janjar, directeur de la Fondation Abdulaziz pour les études islamiques et les sciences humaines, ou encore Mgr Louis Portella-Mbuyu, évêque de Kinkala au Congo-Brazzaville, vice-président du symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar.
Une table ronde sur le thème « Comment penser l’altérité ? » a réuni les philosophes Maurice-Ruben Hayoun, de l’Université de Genève, Ali Benmakhlouf, de l’Université Paris-Est Créteil et Olivier Abel, de l’Institut protestant de théologie.
Dialogue des cultures et des religions
À la fois lieu de formation, de réflexion et de promotion du dialogue interculturel et interreligieux, l’Institut Al Mowafaqa est installé à Rabat dans les locaux de l’ancien centre de documentation La Source. Il a accueilli ses premiers étudiants en 2013 pour une licence de théologie. Mais il propose également un certificat « pour le dialogue des cultures et des religions », sur cinq mois, en immersion au Maroc.
Particularité du lieu, les cours sont généralement donnés à deux voix, par un enseignant catholique et un protestant, que l’institut essaie de faire venir du Nord – d’Europe principalement – mais aussi du Sud, et notamment d’Afrique subsaharienne, d’où viennent la grande majorité des fidèles des deux Églises.
L’institut comprend un pôle universitaire (théologie et sciences des religions) et un pôle culturel destiné à promouvoir la rencontre des cultures. Il dispose également d’une bibliothèque spécialisée.
La Croix