Fatima Achouri 
Il était en gestation. Il a désormais une existence juridique: l’Institut qui formera les imams en fédération Wallonie-Bruxelles est officialisé dans un avant-projet de décret. Ce n’est pas une idée neuve, née après les attentats de Paris ou de Bruxelles, mais un processus antérieur. C’est l’Institut de développement des formations sur l’islam.
Pour un islam de Belgique
A l’origine de ce projet, une commission qui a fait des propositions en vue d’un « islam de Belgique en Fédération Wallonie-Bruxelles ». Mais qu’est-ce qu’un « islam de Belgique »? Un islam « adapté au contexte démocratique belge et européen, respectueux de ses lois et de ses valeurs » souligne le cabinet du ministre de l’Enseignement supérieur Jean-Claude Marcourt, à l’initiative du projet.
Plus précisément, un islam qui accepte la séparation entre l’Eglise et l’Etat, le principe de l’égalité homme-femme, la liberté d’expression, et qui rejette toute forme de radicalisme violent.
Vers un baccalauréat et un master
La création de l’Institut de formation fait partie des recommandations et conclusions de cette commission. L’Institut développera les formations dans le domaine de l’islam, à destination des imams, des professeurs de religion islamique, mais aussi des conseillers moraux, travailleurs sociaux et culturels qui travaillent notamment dans les hôpitaux, les associations ou les prisons.
Son budget sera doté d’environ 400.000 euros. La formation débouchera sur l’obtention d’un baccalauréat en sciences religieuses et sociales et d’un master en théologie musulmane.
Une structure paritaire
A la tête de l’Institut, il y aura un comité de direction composé de 2 coprésidents désignés par la Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. On y retrouvera aussi 3 représentants désignés par l’Exécutif des Musulmans de Belgique, 3 représentants des Universités et des Hautes Ecoles, 3 représentants du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le Président et l’Administrateur de l’ARES, l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur qui accueillera l’Institut dans un premier temps.
Par ailleurs, dès la rentrée académique 2016, les imams reconnus en Belgique bénéficieront de cours de langue et les conseillers moraux qui interviennent en prison et à l’hôpital recevront des formations « sociétales ».
RTBF.be
