Le recteur de la Grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a été élu dimanche 30 juin président du Conseil français du culte musulman (CFCM). Il « a été élu à une très large majorité des membres du conseil d’administration », a déclaré un membre de cette instance, Abdallah Zekri, maintenu dans ses fonctions de président de l’Observatoire de l’islamophobie. Il succède au franco-marocain Mohamed Moussaoui qui a écourté d’un an son second mandat pour permettre la mise en œuvre d’une réforme souhaitée par les autorités françaises.
M. Boubakeur avait déjà effectué deux mandats à la tête de l’institution entre 2003 et 2008. En proie à des luttes internes entre les différentes mouvances qui la compose, le CFCM avait adopté en février une réforme de ses statuts qui ramène dans l’instance toutes les composantes de l’islam de France.
Le CFCM a été créé en 2003 sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, pour doter les 3,5 millions de musulmans vivant en France d’une instance représentative, mais il a rapidement été grippé par des conflits entre ses différentes composantes.
Lors des dernières élections, en 2011, l’Union des organisations islamiques de France (UOIF, proche des Frères musulmans) et la Grande Mosquée de Paris (GMP, proche des Algériens) avaient boycotté le scrutin. Parmi les grandes fédérations, il ne restait donc que le Rassemblement des musulmans de France (RMF, proche des Marocains), ce qui limitait la légitimité de l’instance.
Pour ce qui est de la Grande Mosquée de Paris, elle est aux mains de la famille Boubakeur depuis 1957, hormis un intermède de dix ans entre 1982 et 1992, date à laquelle le fils, Dalil, 73 ans aujourd’hui, fut installé dans les pas de son père, Hamza. Depuis, « Monsieur le recteur » l’assume, il a privilégié « l’interface avec la société française ». Au risque parfois de se couper de la communauté musulmane.
Source : Le Monde