Des élus français satisfaits de leur rencontre avec Bachar al-Assad

  Des élus français satisfaits de leur rencontre avec Bachar al-Assad François Hollande et Manuel Valls étaient furieux après l’initiative de quatre parlementaires français, qui se sont rendus en Syrie mercredi 25 février. Trois d’entre eux ont rencontré le président syrien Bachar Al-Assad, qui a plongé son pays dans la guerre civile et occasionné la mort de milliers de civils.

Au lendemain de leur voyage en Syrie, François Hollande a condamné depuis les Philippines la démarche des députés de Haute-Garonne Gérard Bapt (PS) et des Yvelines Jacques Myard (UMP), et des sénateurs de Savoie Jean-Pierre Vial (UMP), de Mayenne François Zocchetto (UDI), tous membres d’un groupe d’amitié franco-syrienne. Le président a estimé que les parlementaires, « qui n’ont été mandatés que par eux-mêmes » pour rencontre « un dictateur », devraient être sanctionnés par leurs partis respectifs.

Manuel Valls a, pour sa part, qualifié de « faute morale » la rencontre avec Bachar Al-Assad, qu’il désigne comme un « boucher ». « Les parlementaires représentent la souveraineté nationale, ils représentent ce qu’est ce pays. Et que des parlementaires aient, sans crier gare, rencontré un boucher, non, ça je crois que c’est une faute morale », a déclaré le Premier ministre.

Le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a annoncé que Gérard Bapt serait prochainement « déféré devant la haute autorité du Parti socialiste » mardi prochain. Ce dernier a expliqué sa démarche et celle de ses collègues, qu’ils assument pleinement. Il a précisé qu’il s’agissait d’« une décision mûrement réfléchie, depuis plusieurs mois », ajoutant qu’il s’agissait d’un « déplacement privé ».

Les parlementaires assument

« Il y a pour la société syrienne, qui était si proche de la France (…), urgence à trouver les voies d’un cessez-le feu, pouvant précéder une solution politique, s’est justifié Gérard Bapt. Pour retrouver le chemin de la compréhension et de la paix, il faut bien, à un moment ou un autre, trouver les moyens de se parler. »

Même argument du côté de Jacques Myard. Il estime que Bachar Al-Assad est « incontournable » pour trouver une sortie de crise, « même s’il a du sang sur les mains ». « J’adore discuter avec le diable, parce qu’il est intelligent », se félicitait le député UMP, qui a en outre expliqué que la diplomatie ne consiste pas qu’à parler avec ses amis.

Autre préoccupation affichée par Jacques Myard, les intérêts de la France au Proche-Orient. « La France est en train de saborder ses intérêts au Proche-Orient. A un moment, trop c’est trop. Il nous faut réexaminer notre politique au Proche-Orient », a-t-il plaidé. « Je n’ai pas exprimé une position de la France », a encore avancé le député UMP, selon qui « beaucoup de députés pensent comme nous ». Il a prévu de faire un rapport au gouvernement sur les informations recueillies au cours du voyage.

La reprise du dialogue avec le régime syrien que plaident les élus n’est pas à l’ordre du jour pour la France. La Syrie est plongée dans le chaos depuis le début de la guerre civile en mars 2011. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), plus de 210 000 personnes ont été tuées.

 

Saphirnews

F. Achouri

Sociologue.

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