Des parents musulmans accusés d’avoir fait pression sur un collège : CNews condamné à une lourde amende

CNews a été sanctionné par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) après des propos inexacts sur des parents d’élèves musulmans et sur l’avortement. Le régulateur de l’audiovisuel a infligé une amende de 50 000 et de 100 000 euros jeudi 14 novembre à l’encontre de la chaîne d’information en continu sous la coupe de Vincent Bolloré. 

Le 28 septembre 2023, une séquence de l’émission Morandini Live a été consacrée à une situation selon laquelle des parents d’élèves musulmans auraient fait pression avec succès sur la direction d’un collège à Pau pour que soit mise à disposition des élèves, à l’occasion d’un voyage scolaire, une salle de prière. Ce sujet avait été introduit en ces termes : « Des parents d’élèves musulmans ont fait pression sur la direction d’un collège de Pau pour qu’ils mettent à disposition des élèves des salles de prière à l’occasion d’un voyage scolaire dans les Pyrénées. » Par ailleurs, un bandeau « Pau : un collège cède aux pressions de parents musulmans » a été diffusé à l’antenne pendant toute la durée de la séquence. 

« Il ressort du compte rendu de visionnage de l’émission (…) que la situation relatée relative à un collège à Pau a été mobilisée pour alimenter un débat en plateau sur l’absence de respect de la laïcité dans les établissements scolaires, prétexte à des prises de positions virulentes et polémiques », indique l’Arcom. « Or les faits en cause, qui se sont avérés inexacts, n’avaient pas fait l’objet de vérifications suffisantes et n’ont pas donné lieu à des précautions oratoires de la part de l’éditeur. » Au regard du manquement, l’Arcom a prononcé une sanction pécuniaire d’un montant de 50 000 €. 

Une amende plus lourde, de l’ordre de 100 000 €, a été infligée le même jour à CNews, cette fois sur un sujet portant sur l’IVG dans l’émission En quête d’esprit du 25 février 2024. Au cours de ce programme, l’avortement avait été qualifié de « première cause de mortalité dans le monde ».

« Une partie de la séquence en cause assimile l’avortement à une cause de mortalité et, par voie de conséquence, l’embryon ou le fœtus qui n’a pu naître vivant en raison d’un avortement à une personne décédée alors même qu’en droit, ils ne sont pas considérés comme des personnes. L’avortement ne saurait donc être présenté comme une cause de mortalité », fait part le régulateur. « Cette affirmation, dont l’inexactitude manifeste n’est pas contestée par l’éditeur, n’a fait l’objet d’aucune contradiction de la part des autres personnes présentes en plateau. »

Saphirnews

F. Achouri

Sociologue.

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