Fin de vie : l’Église soulagée que le rapport « n’entre pas dans l’euthanasie »

Mgr Pierre d’Ornellas (photo ci-dessous), président du groupe de travail de l’épiscopat sur la fin de vie, juge que le nouveau droit de « sédation profonde et continue » s’inscrit dans la « volonté louable d’écouter le patient »

 

L’Église catholique s’est montrée soulagée vendredi que le rapport des députés Jean Leonetti (UMP) et Alain ClaMgr Pierre d'Ornellas, archevêque de Rennes, donne une conférence de presse sur la bioéthique.eys (PS) s’inscrive dans la quête « du meilleur accompagnement de nos concitoyens vulnérables » et « n’entre pas dans l’euthanasie ou le suicide assisté ».

« C’est l’honneur d’une société de chercher sans cesse le meilleur accompagnement de nos concitoyens vulnérables qui s’approchent de leur décès et qui ont droit à une fin de vie digne et apaisée », écrit dans une déclaration à l’AFP l’archevêque de Rennes, Mgr Pierre d’Ornellas, président du groupe de travail de la Conférence des évêques de France (CEF) sur la fin de vie, en estimant que le rapport Leonetti-Claeys, « avec sa proposition de loi, s’inscrit dans cette recherche ».

« Comme les rapports précédents », ce texte « demande avec insistance un développement accru des soins palliatifs et de la formation à ces soins », relève avec satisfaction Mgr d’Ornellas. « Il n’entre pas dans l’euthanasie ou le suicide assisté qui, il est vrai, sont contraires à l’éthique médicale et au principe républicain de fraternité », ajoute-t-il.

« Volonté louable d’écouter le patient »

L’archevêque de Rennes note toutefois que la mise en place d’un « traitement à visée antalgique et sédative jusqu’au décès » pourrait avoir « pour effet non voulu la survenue parfois plus rapide du décès provoqué par la maladie ».

S’il juge que le nouveau droit de « sédation profonde et continue » s’inscrit dans la « volonté louable d’écouter le patient », Mgr d’Ornellas estime encore que cela « ne supprime pas les causes » du « mal-mourir en France ».

« Devoir de fraternité »

Appelant au « développement de la culture palliative », l’archevêque se réjouit qu’Alain Clisses et Jean Leonetti veuillent « mettre en œuvre l’accompagnement bienveillant que nous devons à chaque malade ». « Voilà notre devoir de fraternité ! Il est urgent de l’accomplir », s’exclame-t-il.

Enfin, le président du groupe de travail sur la fin de vie à la CEF appelle à ne pas entrer « dans le mythe de la mort toujours apaisée ou de + la mort propre + ». « La vulnérabilité est notre lot commun. Elle appelle un surcroît de fraternité qui nous oblige à considérer qu’il n’y a jamais de vie inutile », conclut-il.

L’Église de France publiera une étude détaillée sur la fin de vie début janvier, après avoir ouvert un blog sur le sujet.

 

AFP

 

F. Achouri

Sociologue.

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