En raison d’importants travaux d’extension de la grande mosquée de La Mecque, l’Arabie saoudite a réduit de 20% le nombre de visas accordés aux pèlerins étrangers pour le Hadj 2013. Des milliers de Marocains, Algériens et Tunisiens qui se préparaient au pèlerinage vont devoir ranger leur valise au placard.
La décision des autorités saoudiennes risque d’en décevoir plus d’un. Mi-juin, le ministre du Hadj, Bandar Hajjar, a annoncé une importante réduction du nombre de pèlerins autorisés à se rendre à La Mecque pour le Hadj 2013 (Hadj 1434 pour le calendrier hégirien), qui se tiendra au début du mois d’octobre prochain.
D’après lui, de vastes travaux d’extension de la Grande mosquée obligent Riyad à réduire le nombre des pèlerins étrangers de 20% et celui des fidèles saoudiens de 50%. Une décision « exceptionnelle et temporaire » qui doit permettre d’améliorer les conditions d’accueil des centaines de milliers de musulmans qui voyagent annuellement à La Mecque. Des mouvements de foules ou bousculades ont en effet lieu presque tous les ans à cause du nombre élevé d’individus déambulant dans l’espace confiné du Mataf, la zone de déambulation autour de la Kaaba. Une fois les travaux finis, le site pourra accueillir 2,2 millions de personnes contre 1,5 millions actuellement.
Pour de nombreux Maghrébins, cette annonce est synonyme d’annulation du pèlerinage à La Mecque, cinquième pilier de l’islam. Le nombre total de visas accordé par l’Arabie saoudite au Maroc pour le Hadj 2013 est ainsi passé de 32 000 à 25 600, laissant près de 6 400 pèlerins marocains sur la touche. Principal organisateur du pèlerinage, le ministère des Habous a décidé d’accorder la priorité aux fidèles âgés de plus de 52 ans. Ceux qui ne partiront pas cette année pourront être remboursés ou s’inscrire en priorité au Hadj 2014.
Coronavirus
Chez le voisin algérien, même topo. Le royaume wahhabite a octroyé 27 800 visas à Alger pour la saison du Hadj 2013 contre 36 000 en 2012. Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdallah Ghlamallah, a indiqué que le gouvernement algérien ne s’était pas encore prononcé sur la question tout en précisant que des listes allaient être établies et des tirages au sort réalisés.
Enfin, la Tunisie n’échappe pas non plus aux restrictions. Seuls 8 300 visas ont été accordés aux Tunisiens par Riyad sur les 10 300 prévus. 2 000 pèlerins devront donc être retirés de la liste officielle déjà publiée par le ministère des Affaires religieuses. Si elles n’ont pas encore résolu le problème, les autorités tunisiennes feront sûrement comme les Marocains, à savoir favoriser les plus âgés.
Par ailleurs, le Hadj est cette année placé sous la menace du coronavirus. Depuis plusieurs mois, la monarchie du Golfe est le pays le plus touché par ce virus extrêmement contagieux s’attaquant aux voies respiratoires, avec 34 décès pour une soixantaine de cas détectés. Les autorités saoudiennes craignent donc sa propagation massive lors du Hadj, évènement qui avait rassemblé l’année dernière plus de 3,1 millions de personnes du monde entier à La Mecque. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) suit le dossier de près mais n’a pas encore déconseillé aux fidèles de se rendre autour de la Kaaba. Si l’inquiétude monte chez certains pèlerins, aucune annulation n’est à l’ordre du jour pour le moment.
Source : Jeune Afrique