Le 3 juillet 2025, Charles-André Gilis, aussi appelé Abd ar-Razzâq Yahyâ, a quitté ce monde à l’âge de 91 ans pour rejoindre la Source de toute vie, que Dieu lui fasse Miséricorde.
Il fut le continuateur des études akbariennes dans l’esprit traditionnel impulsé par Ivan Aguéli, Frithjof Schuon et Michel Vâlsan au siècle précédent. Ses écrits, comme ceux des illustres personnages que nous venons de citer, sont fortement marqués par la terminologie forgée par René Guénon, dont les intuitions fulgurantes ont facilité grandement l’accès aux différentes traditions religieuses de l’humanité, dévoilant la loi des correspondances qui les unifiaient toutes en raison de leur origine commune.
Belge d’origine, il connaissait bien les traditions spirituelles africaines et particulièrement celles de la région des Grands Lacs, régions dont les liens historiques avec la Belgique sont connus.
Ce qu’il laisse en héritage
Charles-André Gilis était un caractère fort, volontiers polémiste, comme en témoignent certains de ses ouvrages à la facture plus personnelle. Il y avait en lui comme le mariage entre un Ibn Arabî et un Ibn Hazm, aigle à la posture hiératique, au naturel contemplatif, il pouvait à tout moment fondre sur ses proies en franc-tireur.
L’homme avait les qualités de ses défauts et les défauts de ses qualités, comme tout un chacun. Mais il appartient aux croyants de considérer la grandeur d’un homme à ce qu’il laisse en héritage, un héritage en l’occurrence incontournable pour toute personne qui voudrait se plonger dans l’étude sérieuse d’Ibn Arabî et du soufisme en son mode d’expression spéculatif.
Saphirnews