Selon des informations récoltées sur les réseaux sociaux iraniens, des collégiens et des lycéens ont été arrêtés dans les locaux de leur établissement ce dimanche 9 octobre 2022, relate le quotidien britannique The Guardian. Des forces de sécurité seraient arrivées dans des camionnettes sans immatriculation pour embarquer des jeunes, avant de faire fermer le même jour tous les établissements du secondaire et du supérieur dans le Kurdistan iranien, preuve que l’Etat s’inquiète des manifestations contre le régime qui perdurent après quatre semaines de répression.
Commencées après la mort de Mahsa Amini, une étudiante irano-kurde de 22 ans arrêtée par la police des mœurs, les manifestations continuent dans des dizaines de villes à travers l’Iran. Des centaines d’adolescentes et d’étudiants participent aux manifestations que les forces de sécurité répriment non seulement à coups de gaz lacrymogènes et de matraques, mais également dans bien des cas, en tirant à vue. Une organisation iranienne de défense des droits humains basée en Norvège a précisé samedi 8 octobre qu’au moins 185 personnes, y compris au minimum 19 enfants, avaient été tuées au cours des manifestations.
Ce dimanche, alors qu’une manifestation de soutien aux femmes iraniennes se préparait à Paris, la principale chaine de télévision iranienne a été brièvement piratée et ses programmes ont été interrompus. A la place, des images et des messages de soutien aux manifestants sont apparus à l’écran. Le reportage sur la rencontre de l’ayatollah Ali Khamenei avec des représentants du gouvernement a été remplacé par les photographies des personnes tuées en manifestant.
Une image montrant Ali Khamenei dans un viseur de précision et entourée de flammes figurait également durant cette interruption qui a été revendiquée par le groupe de hackeurs Edalat-e Ali. Un message invitait les téléspectateurs à les rejoindre et à participer à la révolte. L’agence semi-officielle Tasnim a confirmé l’action en annonçant que la télévision d’État avait été « hackée pendant quelques instants par un groupe d’agents anti-révolutionnaires ».
Étudiants et hackeurs ne sont pas les seuls à subir les foudres du régime des mollahs. Shervin Jajipour, un chanteur très populaire en Iran, a été arrêté fin septembre avant d’être libéré sous caution selon l’agence d’Etat Irna. Il est vrai que sa dernière chanson est rapidement devenue l’hymne des manifestants iraniens. Intitulée « Baraye », ce qui signifie « Parce que » en farsi, elle « résume la profonde tristesse de la société iranienne et les souffrances que les iraniens endurent depuis des décennies », affirme Bahman Kalbasi, le correspondant de la BBC en Iran. Lancée sur Instagram, cette chanson est devenue virale en quelques jours. Après son arrestation, le chanteur a été forcé de la supprimer de la plateforme, mais celle-ci est toujours présente sur YouTube.
Saphirnews