«J’estime ne rien avoir fait de mal» : une policière musulmane dénonce sa suspension

Affectée auparavant en région parisienne, une policière d’origine maghrébine et musulmane a été suspendue début novembre après avoir partagé sur Facebook des posts sur la situation humanitaire au Proche-Orient. Convoquée bientôt en conseil de discipline, elle dénonce une «chasse aux sorcières» après l’attaque de la préfecture de police de Paris.

Affectée auparavant en région parisienne, une policière d’origine maghrébine et musulmane a été suspendue début novembre après avoir partagé sur Facebook des posts sur la situation humanitaire au Proche-Orient. Convoquée bientôt en conseil de discipline, elle dénonce une «chasse aux sorcières» après l’attaque de la préfecture de police de Paris.

Une policière affectée en région parisienne a été suspendue de ses fonctions début novembre: l’administration lui reproche le partage, il y a plusieurs années, de posts Facebook sur la situation humanitaire au Proche-Orient, relate BFM TV. Elle dénonce cependant une «double sanction».

Pour l’administration, elle a commis une faute grave pouvant être considéré comme un manquement à ses obligations de fonctionnaire ou une infraction de droit commun. Elle sera convoquée au conseil de discipline au début du mois de décembre. Mais elle a déjà écopé d’un rappel à la loi par la justice pour ces faits, raconte le média.

Un collègue l’a dénoncée

Il y a quelques années, cette policière d’origine maghrébine et musulmane partageait sur son compte personnel Facebook des messages sur la situation humanitaire au Proche-Orient. Mais un de ses collègues qui faisait partie de ses amis sur le réseau social l’a dénoncée à l’époque en faisant un signalement.

Une enquête administrative a été menée et transmise à la justice, qui a prononcé un rappel à la loi pour provocation publique à la discrimination en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion par parole, écrit, image ou moyen de communication au public par voie électronique et apologie de crime ou délit par parole, écrit, image ou moyen de communication au public par voie électronique pour des faits commis en 2014, précise le média.

Après un long arrêt maladie, la fonctionnaire a repris le travail. Mais début novembre, la policière a été suspendue sans salaire.

Retombées de l’attentat à la préfecture de police de Paris?

Cette suspension est directement liée à l’attentat de la préfecture de police de Paris commis le 3 octobre dernier, estime la fonctionnaire. «Je pense avec ce qu’il s’est passé à la préfecture qu’ils essaient de montrer l’exemple en essayant de faire sortir des rangs de la police nationale toute personne suspecte pour eux», dit-elle, précisant ne pas fréquenter la mosquée.

Elle craint à présent d’être révoquée par l’administration policière mais reste combative. «Je n’estime pas avoir commis quelque chose de mauvais», estime la policière. «On se remet forcément en question, peut-être que je n’aurais pas dû [partager ces liens, note de BFM TV] mais j’estime ne rien avoir fait de mal.»

Depuis l’attentat de la préfecture de police de Paris, 33 signalements ont été fait au sein de l’institution pour des soupçons de radicalisation, précise le média. Sept policiers ont été désarmés.

 

Sputnik France

F. Achouri

Sociologue.

Nos services s'adressent notamment aux organisations publiques et privées désireuses de mieux comprendre leur environnement.

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