Les autorités sportives en France sont critiquées pour leur politique « discriminatoire » concernant l’interdiction du port du hijab pour les athlètes françaises souhaitant concourir aux Jeux olympiques de Paris 2024. À dix jours du coup d’envoi de l’événement, Amnesty International a exprimé son inquiétude, considérant que cette interdiction viole les droits humains des sportives.
La problématique du voile refait surface. À quelques jours du début des JO, Amnesty International accuse la France de « discrimination raciale fondée sur le sexe », en raison de sa décision d’interdire à ses athlètes de porter le hijab pendant les Jeux de Paris, cet été. Un nouveau rapport accablant de 32 pages publié ce mardi 16 juillet par l’ONG, indique que cette interdiction faite aux sportives « bafoue le droit international relatif aux droits humains et révèle l’hypocrisie discriminatoire des autorités françaises ».
Amnesty avait, auparavant, fait un appel au Comité international olympique (CIO) avec Sport & Rights Alliance (Alliance Sports et Droits), pour lui demander d’intervenir afin d’annuler la décision prise par Amélie Oudéa-Castéra, en septembre dernier. Une décision contredisant celle du CIO qui autorise le port du hijab pendant les Jeux olympiques de Paris 2024, sans aucune restriction.
Que dit le CIO ?
En réponse, le Comité international a affirmé que l’interdiction des couvre-chefs sportifs imposée par la France ne relevait pas de sa responsabilité et a déclaré que « la liberté de religion est interprétée de différentes manières par différents États ». Après cela, l’instance olympique est accusée d’avoir fait preuve d’une « faiblesse et de lâcheté » en refusant de s’impliquer dans le conflit.
Dans ce rapport, la basketteuse Hélène Ba est également citée. Pour elle, cette décision « est une violation claire de la Charte, des valeurs et des dispositions olympiques, et une atteinte à nos droits humains et libertés fondamentales. Je pense que ce sera un moment honteux pour la France ». De telles interdictions ont eu des conséquences mentales et physiques négatives pour les femmes.
La joueuse, qui n’a pas pu concourir dans son sport de prédilection en raison de son voile, depuis 2023, a ajouté : « Mentalement, c’est difficile aussi, parce qu’on se sent vraiment exclue. Surtout si tu vas sur le banc et que l’arbitre te dit d’aller aux échelles. Tout le monde te voit, c’est la honte. » Pourtant, les organisateurs des JO ont jusqu’à présent défendu l’inclusivité des prochains Jeux.
Sur 38 pays étudiés par Amnesty, la France est le seul pays d’Europe à interdire aux femmes voilées de participer à la plupart des compétitions sportives. Cette interdiction des couvre-chefs est également contraire aux règles en matière d’habillement d’autres organes sportifs comme la Fédération internationale de basketball (Fiba), la Fédération internationale de football (Fifa) et la Fédération internationale de volleyball (FIVB).
Ouest France