A trois semaine de la Fête du Sacrifice, la communauté musulmane de Belgique a intenté une action en référé contre la décision du ministre flamand en charge du Bien-être animal, Ben Weyts (N-VA), d’interdire l’abattage sans étourdissement sur les lieux d’abattage temporaires, a annoncé vendredi le Conseil de Coordination des Institutions Islamiques de Belgique (CCIB). Selon cet organe, la communauté musulmane estime que cette interdiction constitue une violation injustifiée de la liberté de culte garantie par la Constitution.
« La décision d’interdire avec effet immédiat en 2015, l’abattage rituel sur les lieux temporaires d’abattage, est une attaque directe sur la fête religieuse la plus importante d’une partie considérable de la population flamande », a souligné le CCIB.
M. Weyts fonde son interdiction sur la législation européenne. Mais pour la communauté musulmane, celle-ci prévoit des exceptions. D’après le CCIB, il y est souligné explicitement que son application doit se faire dans le respect des rites religieux et traditions culturelles.
La communauté musulmane avait menacé il y a quelque temps d’ester en justice contre l’interdiction, et avait envoyé, selon le CCIB, un courrier au ministre lui faisant part de ses griefs sur le plan juridique et lui demandant d’organiser une concertation à ce sujet pour tenter de trouver une solution.
« Aujourd’hui à trois semaines à peine de la Fête du Sacrifice, la communauté musulmane ne voit d’autre solution que de lancer, à contrecœur, une procédure juridique », a poursuivi le CCIB.
Pour le Conseil consultatif, « dans sa décision, le ministre s’est moins laissé guider par la législation stricte, que par une partie de l’opinion publique qui considère l’abattage sans étourdissement comme problématique. En tant que communauté musulmane, nous voulons certainement ouvrir un débat sur la souffrance animale inutile, mais alors dans un cadre large et avec des arguments corrects », a encore dit le CCIB.
La Libre.be