L’appel des cinq patriarches d’Antioche contre la désagrégation de la Syrie

Le patriarche maronite libanais, Mgr Béchara Raï.    Réunis lundi 8 juin à Damas, au siège patriarcal grec orthodoxe, les cinq patriarches d’Antioche ont lancé un vibrant appel contre la désagrégation de la Syrie, exhortant les Syriens à défendre l’unité de la Syrie et leur droit à « déterminer librement leur avenir, en dehors de toute ingérence étrangère » et condamnant « les desseins racistes et confessionnels, étrangers à notre culture » qui alimentent les campagnes de nettoyage ethnique et religieux mises en œuvre dans différentes zones du Proche-Orient, rapporte l’agence Apic.

Les patriarches — le cardinal Boutros Bechara Rai, patriarche d’Antioche des Maronites, Grégoire III Laham, patriarche d’Antioche des grecs melkites, Ignace Youssef III Younan, patriarche d’Antioche des syro-catholiques, le patriarche grec orthodoxe Yohanna X et le patriarche syro-orthodoxe Ephrem II — ont réaffirmé l’urgence de faire obstacle à toute idéologie intégriste au travers d’une éducation religieuse adéquate, dans une perspective « soutenue également par la très grande majorité des musulmans ».

Déplorant l’exode massif des chrétiens fuyant les pays martyrisés par les conflits et les dérives sectaires, ils ont déclaré ne pas condamner ceux qui choisissent de s’en aller, mais ils tiennent à rappeler aux chrétiens que « le fait d’être fermes dans la foi passe souvent également au travers de nombreuses tribulations ».

Espérance

Les cinq patriarches ont également rappelé le sort des évêques grec orthodoxe et syro-orthodoxe d’Alep, Boulos Yazigi et Gregorios Yohanna Ibrahim, ainsi que celui du Père Jacques Mourad, enlevé jeudi 21 mai 2015 en compagnie du diacre Boutros Hanna au Monastère de Mar Elian (Saint Julien), dont il est le prieur. Ils font partie de la longue liste des personnes enlevées par les jihadistes, et dont on a perdu la trace.

Dimanche, lors de son arrivée, le patriarche des Maronites Bechera Raï avait appelé à prendre « patience » et à ne pas perdre « l’espérance », selon l’agence Zenit : « Beaucoup ont versé leur sang, beaucoup sont morts en martyrs, mais leur sang n’a pas été versé en vain. Beaucoup aussi ont été poussés à l’exode. On avance le chiffre de 12 millions de Syriens. Ceux-là non plus, leurs souffrances ne sont pas vaines. Dieu est le Seigneur de l’histoire et non pas les trônes de ce monde.»

 

La Vie

F. Achouri

Sociologue.

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